Mapar-Condamnation de Lylison – « Une justice soumise, un verdict politique »
Le parti politique « Miaraka amin’ny Prezida Rajoelina » ou Mapar, duquel est issu le sénateur élu de Mahajanga Lylison n’a pas tardé à réagir face à la condamnation de ce dernier, prononcé il y a deux jours.
En effet, la Justice malgache a pris la décision de condamner ce dernier, par contumace, à un an de prison ferme pour trouble à l’ordre public et atteinte à la sûreté de l’Etat après son appel à la ville morte lancé le 23 mai de l’année dernière. Face à cela, le parti Mapar a livré son impression et a clairement condamné ce verdict qui, selon ses membres, n’est que le résultat de la mainmise du pouvoir sur l’appareil judiciaire. En effet, toujours selon le Mapar, le sénateur Lylison n’a fait qu’appeler les citoyens à réfléchir, chez eux, de la situation qui prévalait dans la Grande île à cette époque. En outre, ce représentant élu à Mahajanga n’a, ni appelé les gens à descendre dans la rue pour manifester, ni opéré à une quelconque atteinte à l’ordre publique, comme on voudrait le faire croire. Ainsi, cette condamnation n’a aucune base solide et reste une manœuvre politique des dirigeants à l’encontre de celles et ceux qui ne sont pas de leur côté. Au contraire, il s’agit d’une autre preuve des écarts des tenants du pouvoir vis-à-vis des lois et textes en vigueur à Madagascar.
Tout le monde sauf…
Le premier à avoir réagi sur cette condamnation était le Président du Sénat lui-même qui a voulu apporter quelques précisions sur cette condamnation. Selon Honoré Rakotomanana, Lylison reste toujours sénateur de Madagascar. De plus, la Haute Cour Constitutionnelle ne s’est pas encore prononcé sur son cas après la requête du Sénat à propos de la même question. Ensuite, cette dernière institution a tenu à rappeler que Lylison peut toujours formuler une opposition face à cette condamnation sauf qu’il devrait le faire en personne. Enfin, la loi permet au sénateur Lylison de faire appel de la décision au niveau de la juridiction supérieure. Tout le monde semble donc s’accorder sur le fait que cette condamnation n’a pas lieu d’être sauf bien évidemment le régime. Dans le cas où il s’agit d’éviter la prescription (voir article paru dans nos colonnes le 15 février dernier), le procès par contumace est une procédure déjà dépassée. En outre, le Mapar demande donc l’annulation de ce verdict, l’arrêt de toute forme de persécution vis-à-vis de l’opposition et conseille plutôt au régime de s’atteler à trouver les solutions adéquates face aux problèmes actuels du pays.
Régis & Ny Aina