Nutrition – Un enfant sur deux touché par la malnutrition chronique
Madagascar est en lutte constante contre la malnutrition qui est la conséquence de plusieurs années de pauvreté. Le défi de tout pays en développement est d’éradiquer la pauvreté. Pourtant, cela n’est possible que dans l’hypothèse où sa population a les moyens nécessaires pour travailler. Le premier moteur de la croissance est l’individu et sa capacité à produire de la richesse pour son pays. Alors que Madagascar fournit plusieurs efforts pour endiguer la malnutrition sévère, la population tend à oublier qu’il y a aussi la malnutrition chronique qui touche une très grande partie de notre territoire. D’ailleurs, un enfant sur deux est concerné par cette forme de malnutrition qui commence dès la formation du fœtus dans le ventre de sa mère. C’est un cercle vicieux puisqu’une mère malnutrie le transmettra également à son enfant, et si la situation n’est pas inversée jusqu’à ses 2 ans, l’état de l’enfant restera irréversible. Et ainsi de suite, la malnutrition chronique est devenue un héritage à l’instar des gènes. Néanmoins, cette situation n’est pas immuable. Bon nombre des aliments présents à Madagascar sont réputés pour être complets, et parmi eux figurent le moringa ou plus communément appelé « ananambo ». Il s’agit de la plante à avoir dans le jardin de tous les ménages afin de combler le manque en oligoéléments t. Facile à cultiver et adaptée à toutes les régions, elle peut pousser partout. Et c’est dans cette optique que l’Office national pour la nutrition (Onn) incite à sa consommation. Pour donner l’exemple, ce département vient de planter 1 000 jeunes plants de moringa vendredi dernier à Imerintsiatosika.
Ironique
D’après les études menées, ce sont les régions à importantes productions agricoles comme Vakinankaratra ou Analamanga qui sont les plus touchées par la malnutrition chronique. Une situation ironique lorsqu’on sait que les cultivateurs de ces localités fournissent les produits agricoles les plus demandés sur le marché. Cette situation est due au fait que les agriculteurs vendent leurs meilleurs produits à d’autres régions, alors qu’eux se contentent des moins riches. Ce cycle forme un rouage de cause à effet qui a des impacts conséquents sur le développement de la Grande Île. Il est vrai qu’à cause de cette malnutrition chronique, les enfants sont moins éveillés au niveau intellectuel. Ceci conduit à un état à travers lequel, les Malagasy sont voués à n’être que des ouvriers, avec un esprit limité à des tâches de main-d’œuvre. Conséquence, les intellectuels se font rares, la population est en général peu productive, et les métiers importants se voient être attribués à des étrangers.
Seheno Kely