Bras de fer avec les taximen – La Cua cède … de nouveau !
La Commune urbaine d’Antananarivo avait déclaré la guerre aux taximen tout au long de l’année dernière et usait de tous les moyens pour arriver à ses fins. 104 points et pas un de moins. Un taxi-ville d’Antananarivo devait satisfaire chacune de ces points pour pouvoir exercer dans la capitale, faute de quoi il sera suspendu jusqu’à ce que réparation soit faite. Essuie-glaces, feux, clefs, boite à pharmacie, ceinture, klaxon, lanterne, devaient être présents et fonctionnels et tout étaient vérifiés. A croire que les policiers municipaux chargés de ces vérifications n’avaient rien à faire d’autre. Il était même obligatoire d’avoir un condom dans sa boite à gants. Et si un taxi venait à manquer à un seul de ces exagérations, ses papiers étaient immédiatement retirés. Et comme si cela ne suffisait pas, la Cua avait imposé un délai de deux mois aux taximen pour se présenter au centre de contre-visite pour être recensés. S’ils croyaient qu’il s’agissait d’un simple contrôle, ils avaient en fait déboursé 30 000 Ariary pour de nouvelles lanternes. 30 000 Ariary additionnés aux 120 000 Ar de taxe annuelle. Mais les taximen ont vite fait de se rendre compte qu’ils ne pourraient gagner cette guerre que s’ils étaient unis. Ainsi, le 6 novembre 2016, ils formèrent leur propre syndicat, qui aurait eu pour mission de veiller à la défense des intérêts des taxi-ville. À l’exemple du dessein de la commune à les mettre hors jeu un par un à travers les nouvelles conditions de travail dont la nécessité de satisfaire les l04 points pour les contrôles des véhicules.
Mission accomplie
Clémence Rahariniaina, propriétaire de taxi et élue pour être la présidente de l’association des taximen de la ville d’Antananarivo, l’avait promis à ses vis-à-vis, et elle a gagné son bras-de-fer contre la Commune urbaine d’Antananarivo qui encaisse là un nouvel échec quelques jours seulement après le dernier. Les conducteurs et propriétaires de taxi se sont montrés unis, déterminés et ils n’ont pas cédé. Leurs arguments : avec le payement des taxes, la baisse du nombre de clients et l’augmentation du prix de l’essence, il est impossible pour les taximen de donner à leurs véhicules un soin complet. D’abord, les prix des pièces sont inabordables pour de si petites bourses. Ensuite si leurs véhicules sont dans un mauvais état, c’est aussi en grande partie à cause des nids de poule ici et là, de l’inondation des routes dès qu’il pleut. Quoi qu’il en soit, le groupement des taxis-ville ne nie pas qu’il faut améliorer la qualité de service, d’ailleurs, ils s’y attachent déjà. Mais Clémence Rahariniaina d’ajouter que la conjoncture actuelle ne leur permet pas encore de tout remettre à neuf. A noter qu’il y a 5930 taxis qui sont répertoriés actuellement à Antananarivo.
Feno Tsiky