Madagascar – Un sanctuaire de la nature
Madagascar possède une richesse faunistique hors du commun en termes de sous-espèces ainsi que du taux d’endémicité. Si l’attention du grand public se concentre sur les lémuriens bénéficiant d’une campagne de publicité bien formulée par les promoteurs touristiques, la Grande île renferme d’avantages d’autres espèces encore plus diversifiées telles que les micromammifères, les rongeurs, les carnivores, ainsi que les reptiles et oiseaux.
Une dizaine de viverridés regroupés dans six genres
Madagascar possède une dizaine d’espèces de carnivores regroupées dans six genres qui appartiennent tous à la famille des viverridés divisés en trois sous-familles dont le Galidictinae, (Galidia elegans elegans, Galidia elegans dambrensis, Galidia concolor, Galidictis striata, Galidictis vittata, Hemigalidia unicolor, Hemigalidia Olivacca), l’Eupleurinae, (Eupleres goudoti, Eupleres major, Fossa fossa), et la Cryptoprictinae (Cryptoprocta ferox). Trois espèces de mammifères carnivores de Madagascar sont interdites à toute forme de commerce. Il s’agit de la famille d’Eupleridae comprenant le Cryptoprocta ferox, l’Eupleures goudotii, ainsi que le Fossa fossana.
Ce dernier, de son nom local fanaloka (Fossa fossana) est le plus rare. D’après les scientifiques, cette espèce compte moins d’une centaine d’espèces à l’état sauvage.
Près de 59 micromammifères
Moins célèbres que les lémuriens, les micromammifères de Madagascar commencent à attirer l’attention des connaisseurs en matière de biodiversité. En effet, la Grande île en possède près de 59 espèces regroupées dans deux familles : les Tenrecidae (32 espèces) et les Nesomyinae (27 espèces).
Une découverte a permis aux scientifiques de conclure que les tenrecs rayés de Madagascar se communiquent par stridulations. Cette espèce utilise ses aiguilles en les frottant pour produire un son afin se communiquer entre eux. Les tenrecs rayés emploient cette stratégie surtout en cas de danger, comme l’égarement de l’un d’eux ou l’approche d’un prédateur suspect.
A part le tenrec rayé, le limnogale, une autre sous- espèces, compte parmi l’un des animaux les plus rares au monde. Pourtant, cette espèce est l’unique mammifère terrestre semi-aquatique de Madagascar.
25 espèces de Nesomyinae endémiques
Madagascar possède 25 espèces endémiques de rongeurs regroupés dans une sous-famille endémique : le « Nesomyinae ». Le « Voalavo Antsahabensis » compte parmi les plus rares de ces rongeurs endémiques. En 2009, cette espèce est introduite pour la première fois dans la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Une autre espèce appelée Hypogeomys antimena reste cependant parmi les rongeurs les plus célèbres auprès des scientifiques. Surnommé « rat sauteur géant », cette espèce a la forme d’un gros rat et la taille d’un lapin. Ses deux membres postérieurs surdimensionnés le permettent de sauter pour se déplacer. Le rat sauteur géant a de longues oreilles pointues étroites qui ne sont pas couvertes d’une fourrure, et une partie charnue, musclée.
Une centaine d’espèces de lémuriens 100% endémiques
Une quinzaine d’espèces de lémuriens étaient déjà éteintes depuis la première arrivée de l’homme sur l’île de Madagascar. L’Union internationale pour la conservation de la nature avance que 68% des lémuriens sont menacés d’extinction, dont 11 dans une situation critique, 16 en danger et 18 vulnérables. Des chercheurs malgaches, quant à eux, précisent par contre que le taux de décroissance des lémuriens est évalué à 48%. Madagascar héberge 5 familles de lémuriens comprenant 15 genres et 101 sous-espèces. Ils sont nocturnes et diurnes selon les espèces.
L’aye-aye ou Daubentonia madagascariensis est certainement le lémurien le plus bizarre au monde. C’est la seule espèce qui utilise ses griffes pour s’agripper aux arbres. Insectivore, ce lémurien muni d’un long doigt est capable de déloger des insectes à l’intérieur des troncs d’arbres.
Un minimum de 80 espèces de serpents
Madagascar possède une faune riche en reptile endémique. Au total, près de 80 espèces de serpents sont recensées dans la Grande île mais aucun d’entre elles ne possède de venin mortel pour l’homme. Parmi les serpents, le Leioheterodon madagascariensis appelé « Menarana » localement, reste certainement le plus célèbre. Réputé par son agressivité, ce Colubridae non venimeux incarne la puissance du mal dans la croyance populaire. Les scientifiques expliquent, pourtant, que ce serpent peut atteindre jusqu’à plus de deux mètres de long. Madagascar possède deux espèces de boïdés à savoir le Boa de Dumeril (Acrantophis dumerili) et le Boa de Madagascar (Acrantophis madagascariensis). La présence de ces deux grosses espèces de serpents dans la Grande île reste encore une piste à élucider par les chercheurs. En effet, Madagascar reste le seul pays d’Afrique qui héberge des boïdés. Normalement, ces espèces se rencontrent en Amérique. Ce sont plutôt les pythons qui se trouvent dans les pays africains.
Près de 210 espèces de lézards et caméléons
Après les lémuriens, les lézards sont sans aucun doute les espèces endémiques les plus célèbres de la faune malgache. La Grande île possède un minimum de 210 espèces connues. Elles appartiennent aux caméléons, Gecko, ou encore des iguanes et scinques. Par contre, il n’y a pas d’iguane à Madagascar.
Les caméléons qui ont la faculté de changer de couleur comptent à présent à peu près 150 espèces. Les dernières découvertes concernent le Furcifer timoni. Une espèce qui a pu pendant des dizaines d’années s’échapper aux chercheurs malgré des recherches répétitives dans sa zone d’habitat. Pourtant, les plus célèbres des caméléons reste la plus petite. Il s’agit du genre brookesia dont une sous-espèce mesure moins de 3 cm. Insectivores, ces caméléons microscopiques se distinguent des autres espèces par leur caractère terrestre. En effet, la plupart des caméléons sont réputés comme étant des reptiles arboricoles.
Avifaune riche avec 284 espèces connues
Près de 284 espèces d’oiseaux sont répertoriées à Madagascar. Les chercheurs estiment que 209 de ces espèces nichent régulièrement dans la Grande île. Considérée comme étant moindre dans le nombre d’espèces, l’avifaune malgache reste par contre riche en taux d’endémicité. En effet, 58% des oiseaux de Madagascar, soit 181 espèces, sont endémiques. La dernière découverte, en novembre 2010, concerne le Mentocrex Beankænsis, une sous-espèce de Râle de Bemaraha.
Le Vorofaly ou Râle sakalava figure parmi les plus rares. Selon les estimations, cette espèce compte moins d’une centaine d’individus dans son endroit naturel. Trois autres espèces dont l’Onjy, le Vivin’Alaotra, et l’Ankoay constituent des perles rares du pays.
Le pygargue de Madagascar ou Haliaeetus vociferoides est parmi les oiseaux plus rares au monde. Rapace diurne et piscivore, le pygargue de Madagascar plus connu sous l’appellation locale « Ankoay », compte actuellement moins de 500 couples répertoriés.
Dom