Délestage dans la Haute Matsiatra – 4 000 litres de lait avariés
Il y a quelques semaines, la fin du délestage a été annoncée par nos dirigeants. Ce n’était pas la première fois, et on se doute bien que ce ne sera surement pas la dernière non plus.
Alors que le président actuel avait promis de régler ce problème le plus vite possible lors de sa campagne électorale, lui et son équipe peinent encore actuellement à tenir parole. Et la situation ne va qu’en empirant et ce, malgré l’arrivée de la saison des pluies. Au début, ils ont affirmé que le manque de précipitation était à la source du problème, qu’il fallait faire tourner les turbines à l’aide de groupes. Ensuite, ils ont eu des soucis dans la distribution du carburant qui devait servir à faire fonctionner ces machines. Et d’autres excuses ont suivi… Quand ils étaient en manque d’argument, ils ont trouvé un bouc émissaire en la personne du Dg de la Jirama qui a été éjecté de son poste pour son incapacité à gérer la situation. Certes, ce dernier est fautif, mais ce n’est certainement pas le seul à blâmer dans toute cette affaire. En tout cas, il ne devait pas être le seul à payer les pots cassés. Quoi qu’il en soit, malgré tout ce remue-ménage, le délestage est encore bel et bien présent
Survie de la filière
Bel et bien présent et tout autant néfaste. En premier lieu pour le secteur de l’industrie, qui dépend entièrement de l’électricité fourni par la Jirama faute de moyens alternatifs. Quand il n’y a pas de courant, rien ne marche, et quand rien ne marche, une société enregistre des millions d’Ariary de perte. C’est ce qui est arrivé aux milliers de producteurs de lait de la région Haute Matsiatra. L’association Rofama (Rononon’ny Faritr’i Matsiatra) se plaignent aujourd’hui que 4 000 litres de lait doivent être jetés, et ce, assez régulièrement. A savoir deux ou trois fois par semaine. Et pour cause, il y a des moments où les délestages durent des nuits entières, de 19h à 8h du matin pour être plus précis. De ce fait, le lait ne peut être conservé dans les meilleures conditions. Et par souci de qualité, ces producteurs préfèrent jeter leur lait plutôt que de donner à leurs clients un produit de mauvaise qualité. Il est donc vital pour la survie de la filière, et de toutes les autres aussi d’ailleurs, que le problème de délestage soit réglé au plus vite. A noter que, dans cette région, plusieurs milliers de personnes dépendent totalement de l’élevage bovin avec un cheptel estimé à 324 000 têtes.
Feno Tsiky