Secteur primaire – Les stations de collection actives en voie de disparition
Actuellement, l’agriculture souffre d’importants handicaps, dont l’érosion et l’assèchement des sols, les aléas climatiques et le manque d’infrastructure, conduisant ainsi à une faible productivité. Si auparavant toutes les régions étaient dotées de Centres multiplicateurs de semences (Cms), antennes des stations de collection active, ces installations commencent à disparaitre petit à petit.
Le secteur agricole constitue une composante essentielle de l’économie malgache. Il contribue pour près de 30% au Produit intérieur brut (Pib) du pays et emploie 80% de la population active. L’agriculture est la plus grande industrie de Madagascar, d’autant plus que les agriculteurs constituent les trois quarts de la population malgache. Alors que la Grande île possède au total 36 millions d’hectares de terre cultivable, seulement 3 millions d’hectares, qui ne représentent même pas le dixième de cette surface, sont exploités. Les stations de collection active ou les stations agricoles qui ont le rôle de surveiller les conditions de culture et d’optimiser les méthodes d’exploitation et de production, commencent à fermer leurs portes dans presque toute l’île. Seuls quelques centres en provinces ont survécu, dont celui à Mahajanga, laissé à l’abandon depuis plusieurs années. D’après les explications d’un responsable de station « Le centre actuel de Mahajanga est complètement désorganisé ». « Tout le personnel est parti à la retraite et le ministère n’a pas recruté de nouveaux agents pour prendre la relève. Le centre fonctionne à mi-régime avec l’aide de volontaires et d’anciens employés », a ajouté ce responsable. Cette structure agricole fait face à de nombreuses difficultés, dont l’insuffisance de personnel, le manque de moyens financiers, la concurrence de plus en plus rude avec les pépinières et les problèmes fonciers.
Les stations agricoles sont rattachées au ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage. Face à la dégradation de ces dernières, les responsables dénoncent une inertie de la part du Gouvernement. Cet employé au sein de la station de Mahajanga a annoncé que la politique agricole est floue et nécessite des solutions efficaces. Il demande au gouvernement de suivre la situation de près, de s’engager dans la protection de l’environnement en intensifiant les programmes de reboisement.
Valisoa Mihanta Bae