Promotion de la langue malgache – Le soutien de l’Etat indispensable
La journée internationale de la langue maternelle est célébrée chaque année le 21 février afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme. Pour Madagascar, la commémoration s’est tenue hier à l’Académie malgache à Tsimbazaza en présence du ministère de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine, des responsables au sein de l’organisme, des poètes et écrivains ainsi que des élèves de quelques lycées de la Capitale.
Prise de parole, déclamation de poèmes et conférence étaient au programme dans la matinée. Pour cette 18ème édition, le thème choisi est « vers des avenirs durables grâce à l’éducation multilingue». Cette journée constitue en effet un enjeu majeur pour le pays, selon le ministre Jean Jacques Rabenirina. Il s’agit d’une opportunité pour les acteurs nationaux de réfléchir sur les avancées enregistrées en matière de promotion de la langue et de la culture de la Grande île et en dégager les perspectives de leur accélération. Les langues ont un rôle primordial dans l’épanouissement individuel et dans le développement socioéconomique des communautés. C’est pourquoi elles doivent êtres priorisées et conservées à tout prix. S’appuyant sur le postulat selon lequel il n’est point de développement fécond et durable sans une éducation de qualité, fondée sur l’utilisation des langues maternelles concomitamment avec le français ou autres langues, le ministre a indiqué que les compétences, aptitudes et attitudes ne sauraient se réaliser sans une utilisation consciente et assumée de notre langue et notre culture.
Rétrospective
Par ailleurs, Marcel Razanamparany, président de l’académie malgache a souligné qu’il faut faire des évaluations et rétrospectives des efforts déjà entrepris ces dernières années: « Nous avons beaucoup travaillé pour promouvoir la langue malgache. Des débats et des conférences ont été organisés, des documents de recommandations ont mêmes déjà vu le jour mais il n’y a pas eu de suivi. Pourtant, il est nécessaire de revoir de près les recherches déjà effectuées pour passer à l’étape suivante. C’est celui de conscientiser la population de l’importance de notre langue et surtout l’adoption des nouveaux termes et vocabulaires formés dernièrement. Mais pour cela, nous avons besoin de l’appui du gouvernement. Nous devons donc attendre que la politique nationale de la langue malgache soit adoptée à l’Assemblée nationale ». Le ministre a affirmé hier que ce dossier est déjà entre les mains des responsables concernés. Ce qui n’est pas une réponse suffisante car sa remise au Président de la République remonte déjà à il y a un an. En outre, des conférences et débats seront prochainement organisés à l’académie concernant les nouveaux termes et vocabulaires malgaches utilisés dans plusieurs domaines notamment la technologie, la communication ou encore la finance et comptabilité, toujours dans le cadre de la célébration.
Tahiana Andrianiaina