Cas Lylison – La Hcc n’en veut pas
C’est une affaire épineuse dans laquelle le gouvernement est confronté. Le sénateur Lylison reste encore à l’heure actuelle introuvable. Pour rappel, il a été condamné par contumace par le tribunal à un an d’emprisonnement ferme pour trouble à l’ordre public et atteinte à la sûreté de l’Etat le 13 février dernier. Mais depuis, la famille du concerné a fait appel à ce jugement, remettant ainsi la balle dans le camp des juges qui auront la lourde tâche de trancher, à nouveau, et cela dans un contexte assez difficile. Trancher, chose que la Hcc n’a d’ailleurs pas pu faire lorsqu’elle a été sommée par le président du Sénat de donner son point de vue. Dans son Avis n°03 du 22 février 2017, « la Haute Cour Constitutionnelle se déclare incompétente pour émettre un avis sur le cas du sénateur Lylison René de Roland Urbain suite à la demande du Président du Sénat ». Et de continuer que « Le Sénat est souverain pour l’application de son Règlement intérieur ».
Casse tête
Décidément, personne ne veut plus être mêlé à cette affaire. Depuis le début, il était clair que ce n’était en aucun cas question de sûreté de l’Etat, c’était surtout une manœuvre politique. Le fait d’emprisonner ainsi des opposants n’est pas une pratique nouvelle au pays, bien au contraire. Elle est au moins aussi vieille que l’indépendance, et les régimes qui se sont succédé ont tous eu un jour recours à cette méthode. Chose qui se reproduit encore durant ce régime qui s’est voulu démocratique mais qui, au fil du temps, a montré le contraire. Quoi qu’il en soit, ce qui devait être une simple arrestation devient aujourd’hui un vrai casse-tête pour les détracteurs du sénateur Lylison. Oui, car tous les efforts entrepris pour l’attraper s’avèrent infructueux, l’affaire est encore en cours de traitement au tribunal. Le Sénat a choisi son camp et la Hcc ne veut rien avoir à faire là-dedans. Reste à savoir si le régime va encore s’entêter.
Feno Tsiky