Contrôle fiscal – La direction des impôts veut chasser l’informel
« Réintégrer les marchés informels dans le secteur formel, c’est le principal objectif de la reprise des contrôles fiscaux réalisés par la direction générale du trésor depuis le 3 mars dernier », telle a été l’affirmation du directeur général du Trésor, Tazafy Armand, hier au ministère des Finances et du Budget. Seuls 1 000 contribuables détiennent actuellement un numéro d’identité fiscal, selon toujours la direction du Trésor. Pourtant, la hausse de la recette fiscale pourrait faire diminuer le taux des impôts, ce qui entraîne une possibilité de baisse des prix. Depuis le début de la semaine, le désaccord entre les grossistes de la capitale et la direction des impôts semble être résolu, mais quelques marchands refusent encore de rouvrir leurs boutiques en raison du contrôle inopiné fait par les agents fiscaux. La direction des impôts a pris des mesures à l’endroit de ces grossistes qui résistent aux contrôles. Leurs magasins seront scellés et attendront la décision de l’administration fiscale pour pouvoir rouvrir, a-t-on indiqué hier.
La direction des impôts semble s’activer fortement pour formaliser le commerce intérieur à travers les contrôles fiscaux. Ce secteur a été le plus touché par l’informel en ces cinq années de crise. Une étude de l’Instat révèle davantage que le secteur informel occupe 24% du PIB du pays, soit 36% du PIB marchand non agricole. Le poids du secteur informel est de plus en plus important dans l’économie du pays. A l’heure actuelle, il représenterait 90% des activités économiques de l’île. Pour les analystes, l’intégration des emplois informels dans le secteur formel reste un travail difficile, et ne se limite pas juste au paiement des impôts. Le manque à gagner est très important pour l’Etat, face à la recrudescence de l’informel. Il faut souligner toutefois que durant ces quatre années de crise, le secteur informel a absorbé une grande partie des employés qui ont perdu leur travail du jour au lendemain, ce qui leur ont permis de faire face à la crise. Mais à long terme, l’informel est très nuisible pour l’économie du pays, indiquent toujours les analystes.
Recueillis par Riana