Canonisation de Jean-Paul II et Jean XXIII – L’hommage du pape François
Jean XXIII et Jean-Paul II ont été faits saints et sont désormais des «Bienheureux». La cérémonie de canonisation s’est ouverte à 10h au Vatican, concélébrée par le pape François et son prédécesseur, le pape émérite Benoît XVI. Selon le Vatican 800 000 fidèles ont assisté à la messe place Saint-Pierre.
Pour cette cérémonie, qui s’est ouverte à 10h ce dimanche matin, le pape François est accompagné de son prédécesseur Benoît XVI, âgé de 87 ans, sorti de sa retraite vaticane. C’est la première fois depuis sa renonciation fin février 2013, qu’il participe ainsi à une messe place Saint-Pierre aux côtés de son successeur. Il a été salué à son arrivée par un long applaudissement des fidèles présents devant la basilique. La cérémonie répond à un rituel bien précis dans la grande tradition du Vatican. Sans faste certes, mais avec une certaine forme de théâtralité dont le Vatican a le secret. Les deux papes sont assistés de 150 cardinaux et 1000 évêques. La cérémonie s’est ouverte à 10 heures avec la Litanie des Saints. Conformément au rituel, à trois reprises, le cardinal Angelo Amato, préfet de la congrégation pour la cause des saints, s’adressant au pape, a demandé que les Bienheureux – Jean XXIII et Jean-Paul II -, soient canonisés, c’est-à-dire deviennent des saints pour l’Eglise. Le pape François a répondu avec la formule consacrée, salué ensuite par l’ovation de la foule et le carillon des cloches. Puis s’est élevé au-dessus des colonnes et de l’acropole de la basilique Saint-Pierre le chant « Veni Creator », implorant l’Esprit Saint. Les deux désormais Bienheureux, Jean XXIII et Jean-Paul II, sont entrés dans la famille des saints. C’est-à-dire que leur culte ne sera plus local, mais universel.
Après le rituel proprement dit, le pape François a rappelé que ces deux grandes figures de l’Eglise avaient traversé les heures les plus sombres de l’histoire du XXème siècle. « Ils ont été des prêtres , des évêques, des papes du XX siècle. Ils ont connu les tragédies mais n’en ont pas été écrasés. En eux, Dieu était plus fort » a déclaré le pape. Une façon de rappeler les deux totalitarismes du siècle dernier, le nazisme et le communisme, qui expliquent l’action de Jean-Paul II en faveur de la paix de la liberté et de la main tendue aux autres religions principalement avec le monde juif . Jean XXIII fut lui le pape de la Guerre froide et de la menace nucléaire mais il restera le pape de Vatican II, de l’ouverture de l’Eglise au monde, une intuition pour François inspirée par le Saint-Esprit pour redonner à l’Eglise son visage d’origine. Place Saint-Pierre à Rome, c’est aussi Vatican II que le pape François a canonisé.
La foule se pressait dès le petit matin
Outre les 93 délégations officielles, nombreux sont les touristes et pèlerins qui se pressaient dès le petit matin au Vatican. 800 000 fidèles selon le Vatican ont assisté à la cérémonie. Une marée humaine s’étirait des berges du Tibre au Vatican rapportait notre envoyée spéciale. Une foule rappelant la gaieté des Journées mondiales de la Jeunesse, avec des groupes de jeunes, tapis de sol roulé en haut du sac à dos, après une nuit passée à la belle étoile ou dans une église. Des pèlerins plus âgés aussi, notamment ceux venus de Pologne. La Pologne qui a affrété des trains spéciaux et des centaines de cars. Ces pèlerins-là sont venus honorer la mémoire d’un pape qui a aidé le pays à se libérer du communisme.