Trafics de bois de rose – Grande manipulation !
Ces derniers mois, plus d’une apprentie « vedette » en investigation s’est amusée à « révéler », ici et là, des circonstances, voire des noms, se rapportant aux trafics de bois de rose. Des révélations qui, relayées par une certaine presse, n’ont pourtant qu’un unique but à atteindre : manipuler !
Cela a fait presque plus de deux années que l’Etat a déclaré, à qui veut l’entendre, combattre un fléau minant à mort la vie économique du pays : les trafics de bois de rose. A cet effet, des commissions ont été créées ici, tandis que des séances de travail ont été tenues là, le tout pour faire valoir aux yeux de l’opinion publique que le même Etat est passé à l’acte. D’autant plus que la communauté internationale, notamment des pays de l’Occident, n’a pas non plus cessé de crier au scandale pour dénoncer ces trafics. Dénonciations qui ont été faites pour tout simplement accabler des opérateurs installés en Chine, magnats du façonnage de ce bois, précieux mais brut, en objets artistiques raffinés et en… rose. Une activité qui contribue, d’une manière exceptionnelle, à l’essor de l’économie de la Chine. C’est-à-dire, au détriment de celles de l’Europe et surtout des Etats-Unis.
En tout cas, dans le but de charmer cette communauté internationale, dont la manne financière va booster – d’ici peu et par magie – les caisses de l’Etat pour permettre à nos grands manitous politiques de mener une vie de nababs au détriment de celle des malheureux citoyens, des ténors de l’Exécutif ont carrément gesticulé en public pour vociférer qu’ils vont, ici, « déclarer la guerre » contre ces trafics et, là, jeter dans des cachots noirs les auteurs de ceux-ci. Ainsi, une certaine presse a été invitée à jouer ce jeu machiavélique pour, d’une part, aligner des circonstances spécifiques de trafics, du genre « cinq camions pris en flagrant délit à Sambava » sans qu’aucune personne n’ait pour autant été appréhendée, ou, de l’autre, à divulguer des noms à mettre en pâture. Le tout, savamment dosé pour que les révélations fassent sensation…
« Innocents aux mains sales »
Or, les vrais acteurs de ces trafics de bois de rose ont été épargnés par ces séries de révélations. D’ailleurs, ces dernières ont été faites tout simplement pour pointer tous les doigts accusateurs sur des opérateurs réguliers dont les noms ont pourtant été portés, par cette presse complice, à la connaissance du grand public. Les vrais trafiquants de premier ordre, de leur côté, continuent à être inondés par des centaines de milliards d’Ariary ou des centaines de millions de dollars, sans être inquiétés le moins du monde. Pis, jusqu’à aujourd’hui, ils ne cessent de crier sur tous les toits bénéficier de la protection de la haute sphère de l’Etat, à l’instar de l’un des Conseillers à la Primature Beriziky, qui ils n’oublient point d’ailleurs de gratifier de cartons bourrés de liasses de billets verts, 10 000 ariary ou 100 dollars.
Mais qui sont-ils ces… « innocents aux mains sales » ? Les preuves sont là, têtues et révélatrices : Thunam et son frère cadet, Tsong, d’Antalaha ; Jean-Pierre Laisoa dit Jaovato toujours d’Antalaha, pour ne citer que ces trois « opérateurs » pour le moment. Les autres auront, d’ici peu, le grand plaisir de lire également leurs noms dans ces mêmes colonnes. Assortis des circonstances scandaleuses ayant entouré les crimes qu’ils ont perpétrés. Thunam et Tsong ont opéré au grand jour et sous les yeux amusés des autorités, civiles comme militaires, d’Antalaha et de Sambava. Autorités qui ont déjà reçu leurs pactoles magiques, à titre de prix de leur silence complice. Ces deux « personnages » disposent même d’un port privé à Antalaha. Là où ils ont fait embarquer leurs milliers de tonnes de bois de rose sur des navires locaux, à charge pour ces derniers de rallier les gros porteurs chinois, en rade en pleine mer. Quant à Jaovato, rusé et de pierre tel son nom, il a fini par épuiser ses propres stocks de bois de rose, pourtant déjà répertoriés le plus officiellement par l’Etat et la Banque mondiale. Ce qui l’a contraint à se rabattre sur les stocks des autres pour la même fin. D’ailleurs, que demandent encore de plus les propriétaires de ces stocks à hauts risques ? Jaovato est déjà là pour mener la basse besogne à leurs places. Avec, à titre de cerise sur le gâteau, le prix de leurs biens en poche. Dans le mesquin but de cacher ses méfaits, l’homme s’est fait la vedette dans des actions sociales et humanitaires au bénéfice des citoyens malheureux d’Antalaha. Un véritable Samaritain ! Normal s’il s’y est fait élire député…
Maintenant, que toutes ces manipulations grotesques, médiatiques ou pas, cessent ! Si vraiment l’actuel régime a des coui…, qu’il s’attaque d’abord à ces trois grands magnats des trafics de bois de rose. On verra le reste après…
Rolly Mercia