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Mercredi 27 Novembre 2024

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Insécurité dans le Sud – « Seules, les forces de l’Ordre n’y arriveront jamais ! »

La rencontre entre l’Assemblée Nationale et le Gouvernement relative à l’insécurité dans le Sud a tout simplement été houleuse puisque ce n’est pas la première tentative pour mettre fin au phénomène « dahalo ». Tous les régimes ont plus ou moins essayé de le combattre sans véritable résultat.
Les attaques des dahalo sont de plus en plus meurtrières et laissent des discordes au sein même de la population jusqu’à provoquer des affrontements entre civils et entre plusieurs villages. La délimitation géographique du phénomène ne se limite pas uniquement au Grand Sud  mais touchent aussi les régions proches de la Capitale, si on se réfère aux derniers cas qui se sont déroulés dans le Bongolava, précisément à Tsiroanomandidy, ou encore dans le Vakinankaratra, du côté du district de Mandoto, ou dans l’Amoron’i Mania, à Ambatofinandrahana-Centre et à Mandrosonoro (voir page 14). Depuis la 2ème République, différentes stratégies ont été conçues pour en venir à bout mais plus que jamais, les dahalo font des ravages partout. On se rappelle qu’en 2012, l’ancien Premier ministre Jean Omer Beriziky, accompagné du ministre des Forces armées et du secrétaire d’Etat à la Gendarmerie de l’époque, a voulu négocier la reddition des bandits tandis que 150 autres militaires se sont préparés à donner l’assaut du repaire des dahalo situé à Befotaka, des dahalo qui, pourtant, venaient de tuer une dizaine de militaires. Quelques jours plus tard, des hélicoptères ont été promis pour être envoyés en renfort dans la zone concernée mais finalement, la situation s’est un peu calmée pour reprendre de la puissance actuellement. Effectivement, le vol de bœufs est parmi les problèmes les plus difficiles à résoudre puisque à la fois culturel, social et économique, avec association des « ombiasy », et résiste à l’épreuve du temps mais aussi à des transformations socio-économiques et politiques. Depuis toujours, les responsables étatiques se sont rabattus sur l’utilisation de la force ou bien se laisser faire, faute de trouver la solution idoine. L’inefficacité des forces de l’ordre est, par conséquent, constatée depuis les années 80 où on a vu l’établissement des conventions collectives ou « dina » qui gagnaient du terrain dans toutes les régions de l’île dont le fameux « dinan’ny mpihary » du leader Monima, Monja Jaona. Mais les attaques n’ont cessé de s’accroître partout et deviennent de plus en plus sanglantes puisque les dahalo incendient systématiquement les maisons, violent et/ou kidnappent les femmes, et tuent les paysans. Du point de vue économique, le phénomène bouleverse complètement la vie économique et sociale du monde rural et des régions concernées. Des milliers de familles se trouvent, du jour au lendemain des attaques, dépouillés des biens acquis pendant plusieurs décennies, tandis que la production diminue dans la mesure où même, le fumier manque.

Comité ad hoc

Lors du face-à-face entre les membres du gouvernement concernés par l’insécurité dans le Sud et les Parlementaires, hier après-midi à l’Hémicycle de Tsimbazaza, les députés sont très remontés contre l’immobilisme de l’Exécutif alors que les attaques s’étendent à toutes les régions du Sud, à savoir Anosy, Androy et Atsimo-Andrefana. Les régions de Haute Matsiatra, d’Ihorombe et d’Atsimo-Atsinanana sont toutes aussi concernées par les vols de bœufs suivis de viols et meurtres. Pour le  député d’Ankazoabo, Mara Niarisy, les militaires malagasy sont faibles pour mettre un coup d’arrêt au phénomène : « Certains éléments n’arrivent pas à endurer les jours de marche pour pister les voleurs tandis que d’autres battent en retraite et prennent la fuite dès les premières salves ! ». En incluant la population locale, qui connaît les repaires et les pistes empruntées par les dahalo, dans la traque, les forces de l’ordre pourraient, au minimum, réduire d’une manière palpable les activités de ces bandits, toujours selon le Député d’Ankazoabo. 
D’un autre côté, les propositions du comité ad hoc sur la lutte contre l’insécurité de l’Assemblée Nationale ont été votées à main levée et stipulent un budget conséquent pour mieux équiper les éléments des forces de l’ordre, mesure accompagnée d’un renforcement de compétences et d’une amélioration de la formation des militaires. Autre décision prise, toujours dans le cadre de ces propositions du comité ad hoc, on peut citer l’amélioration de la couverture du réseau téléphonique pour diminuer l’enclavement de ces contrées.

Jean Luc RAHAGA

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