A quelques semaines du match d’ouverture du Mondial 2014 entre le Brésil et la Croatie à São Paulo (12 juin), la Seleção est désormais attendue. Ce Brésil du football qui a donné naissance à des stars, comme le roi Pelé, n’a pas d’autre choix que de gagner sa sixième Coupe à domicile. Une victoire sinon rien. C’est le défi de la Seleção qui aura à contenter à domicile 200 millions de Brésiliens. Avec cinq titres au compteur et une mythologie sur le beau jeu, les hommes de Luiz Felipe Scolari auront une pression encore plus énorme que d’habitude. Surtout que les Brésiliens ressassent toujours la défaite contre l’Uruguay en 1950 au stade Maracanã (2-1). Une désillusion inscrite dans la mémoire collective et connue de tous y compris les plus jeunes. Le spectre d’un nouveau désastre plane donc sur le pays. Sans compter l’opinion publique qui n’accepte pas les dépenses faramineuses consenties pour ce Mondial.

Evacuer la pression

La Confédération brésilienne de Football a donc mis tout en œuvre pour être « Hexa » (6 fois champion). Elle a ainsi limogé le sélectionneur Mano Menezes en novembre 2012 pour rappeler Luiz Felipe Scolari, qui avait conduit les Auriverde au titre en 2002. Il sera épaulé par Carlos Alberto Parreira, vainqueur du titre en 1994, sorti de sa retraite pour devenir « coordinateur des sélections ». Luiz Felipe Scolari n’a d’ailleurs pas hésité à faire de nouveau appel à la psychologue du sport Regina Brandão qui sera présente pendant trois jours dès le premier rassemblement de la Seleção. Elle avait effectué le même travail lors de la victoire du Brésil au Mondial 2002 (Japon). Elle fera partie du staff technique pendant toute la compétition.

11 milliards de dollars d’investissements qui ne passent pas !

De plus, une partie importante de la population est désormais hostile à la Coupe, estimant que les quelque 11 milliards de dollars d’investissements ne profitent pas à la population. En 2013, lors de la Coupe des Confédérations, des manifestations importantes avaient secoué le pays. En 2014, plusieurs manifestations ont déjà eu lieu et certaines ont débouché sur des violences, faisant craindre à la FIFA des mouvements sociaux pouvant paralyser le pays pendant la compétition malgré les promesses de la présidente Dilma Rousseff. « S’il doit y avoir des manifestations, j’espère qu’elles seront pacifiques, car la violence ne résout rien », note Maxwell. « Nous allons essayer de donner de la joie. Notre profession c’est de jouer au football sans s’isoler des problèmes de la population », ajoute l’ancien joueur du FC Barcelone. Sur le papier, avec Neymar en tête de pont et des joueurs chevronnés comme Thiago Silva, Dani Alves, Hulk ou Ramires ou des talents comme Oscar ou Willian, le Brésil a une grosse équipe qui peut aller au bout avec le soutien sans faille de ses supporteurs. « J’espère que nous allons faire quelque chose d’historique pour le Brésil », avoue Maxwell.

Rfi.fr