Le siège de la mission de la Banque africaine de Développement (BAD), à travers la mission de préparation du document de stratégie pays intérimaire, de la revue de performance du portefeuille et d’évaluation du programme d’appui budgétaire à la reprise économique de Madagascar, a accueilli hier une triple intervention à Ankorondrano. Occasion pour  Abdelkerim Bendjebbour, Représentant-Résident de la BAD à Madagascar, de rendre public les principes sur lesquels s’articulent l’aide de la Banque avec ses pays partenaires.  Tout en constatant et acceptant le « retour à l’ordre constitutionnel » de la Grande Ile, le Représentant-Résident de la BAD n’a pas manqué de mettre les points sur les « i » concernant quelques aspects de l’aide financière accordée à Madagascar. Un pays qui, à l’heure qu’il est, est à la recherche désespérée d’une aide financière conjoncturelle pour conjurer sa descente dans les abysses de la crise socioéconomique.
Le dernier  discours du président Hery Rajaonarimampianina à Johannesburg face à un aréopage de financiers et éventuels investisseurs dans le pays est sans ambages à ce sujet. Le pays s’apprête à « brader ses richesses naturelles » pour quelques poignées d’aides financières. Au-delà d’un langage diplomatique se targuant de la recherche du développement inclusif et durable pour sortir de la pauvreté, le pays lâche du lest. « Madagascar est une terre d’opportunités, la dernière frontière », dixit le président élu. L’image est sans ambiguïté : après 5 années de mise au ban des nations, le pays met aux enchères ses richesses potentielles.

Malédiction des richesses

Et des partenaires sont partants pour s’y engager tels les bailleurs multilatéraux comme l’Union européenne ou la BAD. Mais ces derniers mettent d’emblée des balises. Ils veulent instaurer des garde-fous pour éviter le pire : celui de la malédiction des richesses naturelles comme sous d’autres cieux.  C’est dans cette optique, par exemple, que la BAD tout en mettant en œuvre sa stratégie intérimaire au bénéfice de l’Ile, n’hésite pas à la classer dans la catégorie des Etats fragiles au niveau de son classement après analyse des performances économiques malgaches entre 2008 et 2013.
« La Banque veillera donc à ce que les interventions financées contribuent à réduire les facteurs de fragilité du pays », note à ce propos Abdelkerim Bendjebbour.  Une déclaration sans détour sur l’intention de la Banque dans la manière de conduire dans l’avenir les liens d’aide au développement entre les deux partenaires. Même si malgré tout « Madagascar peut compter sur l’accompagnement de tous ses partenaires au développement », concluent en guise de clin d’œil les autres partenaires techniques et financiers de la Grande Ile.

Receuillis par Solo Rabefiringa