L’administration de la présidence des Etats-Unis vient de livrer poings et pieds liés le « Chef de Station » de la CIA à Kaboul. Et c’est une nouvelle puisqu’il s’agit, en principe, d’un patriote doublé de son statut d’agent secret. Ce qu’on ne savait pas, c’est que même les grands de ce monde font parfois une bourde aussi monumentale. On ne savait pas non plus que même dans les plus hautes sphères de cette  puissance mondiale, on ne fait aucune relecture d’une liste d’invités ou de communiqué pour large diffusion. Et la liste en question n’est pas tombée dans les réseaux des malvoyants, d’autant que nombreux sont à l’affut de telles informations chaque jour, avancée technologique aidant. Les médias étrangers avancent que l’homme, le « chief of station » ne pourra rester plus longtemps dans ce pays, l’Afghanistan, et s’il s’en sort aussi. Parce que les Afghans, les Talibans, les Moudjahiddines et même les sbires et potes d’Hamid Karzaï ne portent pas vraiment dans leur cœur cette présence américaine sur leur territoire. Les militaires occidentaux ont été, de nombreuses fois, victimes d’attentats et dans ce pays où la production d’opium est la culture nationale, on s’explique à coups de voitures piégées et de roquettes anti-char pouvant tuer d’un seul jet des centaines de personnes. En tout cas, les bombes artisanales n’existent pas dans ce pays, ils ont tout importé de l’ex-Union soviétique, de l’Europe et des USA via des détours insoupçonnables de marchands d’armes et de sociétés écran européens et russes, des tonnes et des tonnes d’armements sophistiqués. La copie chinoise du fusil d’assaut soviétique « Kalachnikov » est considéré là-bas comme une arme destinée aux enfants en bas-âge, à offrir dès qu’ils sont en état de se mettre debout tout seul ! A côté de ces sanguinaires, les militaires malgaches sont des baby-sitters. D’ailleurs, combien de fois l’Otan a été tournée en… bourrique par ces barbus. Il faudra aussi demander la réponse à cette question aux Soviétiques qui ont dû quitter ce pays en 1992 en laissant le Président Najibullah se démerder tout seul. Pas plus tard qu’il y a 3 jours, le consulat de l’Inde à Hérat a été attaqué par des hommes armés, c’est pour dire l’ambiance guerrière qui existe depuis toujours dans ce pays. Au cas où il tomberait dans de mains autochtones, il faudra alors au « Chef de Station » de la CIA à Kaboul, se bourrer de suite d’opium et de se tirer une balle dans la tête après. Finalement, le renseignement n’est pas et n’est plus vraiment un métier de seigneur ! D’autant que l’erreur vient de la Maison Blanche et même si ces suzerains ont essayé d’enlever, vite fait, de cette fameuse liste son nom, le mal est fait. Et il reste à organiser son exfiltration rapide avant que les roquettes ne sifflent aux oreilles des marines gardant l’Ambassade américaine dans la capitale de l’Afghanistan. 
Au pays, les Malgaches aimeraient bien savoir le nom du « Chef de Station » de la CIA à Antananarivo, celui de la DGSE, de la MI5, du FSB ou encore les « honorables correspondants » dans les hautes sphères de  l’administration publique du pays. Et surtout les « moukhabarat » dans les différentes institutions de l’Etat. Bien sûr, on ne va pas les lyncher au risque d’être qualifié encore de « zone orange » mais juste pour savoir au cas où des informations intéressent le petit peuple, du genre qui est derrière qui, qui fomente quoi, sous quel soleil Louis Ranjeva se la coule-t-il douce, qui est la copine de qui, qui ont tué qui dans le Sud, Remanabila est-il vraiment mort sinon où est-il… bref des histoires intéressantes !

Jean Luc RAHAGA