Cellule de crise pour la sauvegarde de la liberté de la presse – La presse met la pression
Hier lundi était l’occasion pour la « Cellule de crise pour la sauvegarde de la liberté de la presse » d’organiser une conférence de presse après la libération de Jean Luc Rahaga et Didier Ramanoelina. Une occasion pour mettre les points sur les « i ». « Les journalistes ne sont, ni des putschistes ni des politiciens », a clairement souligné un membre de cette cellule. Les démissions du ministre d’Etat et du Directeur de cabinet du président sont cependant toujours d’actualité. Rivo Rakotovao et son compagnon d’infortune devraient prendre la porte. Suite à leur récent déboire commun, ils représentent actuellement une menace pour les patrons de presse. Ils usent délibérément de leurs prérogatives de puissance publique pour donner des leçons aux journalistes. Leur présence parmi les politiciens au pouvoir n’offre donc aucune garantie quant à la liberté de la presse. Les journalistes devraient alors faire attention à ne pas tomber dans les pièges tendus par ces décideurs. La cellule de crise mise toutefois sur la sagesse des personnes concernées qui devraient tout simplement déposer leur démission respective. Mais « la plus vraie des sagesses est une détermination ferme », avait précisé Napoléon. Cette détermination engendrerait facilement une décision ferme, mais ce ne serait sans doute pas le cas pour nos tortionnaires. De la lenteur dans la prise de décision, voilà comment on pourrait qualifier le mode d’emploi du gouvernement et nous ne serons pas les premiers à en être victimes. Tous les politiciens aiment prendre leur temps avant de passer à l’action, le discours du président de la République du jeudi 24 juillet en est une preuve flagrante. Une décision, certes remplie de sagesse, mais qui arrive des jours en retard. Le Premier ministre devrait donc lui emboîter le pas et logiquement évincer Rivo Rakotovao de son gouvernement pour rétablir la confiance entre les organes de presse et l’Etat. Mais Rivo Rakotovao n’est pas le seul. Les positions des ministres du Commerce et de l’Environnement dans cette affaire d’emprisonnement ne sont pas non plus claires. S’ils ont réellement déposé plainte contre Jean Luc Rahaga et Didier Ramanoelina, comme l’a souligné le ministre d’Etat, ils devraient aussi faire partie de la première vague des éjectés lors du remaniement du gouvernement. S’ils ont été forcés d’être aux côtés de Rivo Rakotovao lors du retrait de la plainte, une déclaration publique ne serait pas trop demander. La « Cellule de crise pour la sauvegarde de la liberté de la presse » compte poursuivre ses revendications jusqu’à obtenir gain de cause. La censure des nouvelles concernant les entités étatiques sera donc toujours appliquée aux dépens du gouvernement. Et des lecteurs qui auront juste plus de critiques à se mettre sous la dent.
Laza M.