Loi sur la décentralisation – La Capitale va devenir « Antanana6arivo »
Le projet de loi sur la décentralisation veut que la Commune urbaine d’Antananarivo soit divisée en six morceaux avec un maire à la tête de chaque ancien arrondissement. Une stratégie de décentralisation qui reprend la pratique coloniale de diviser pour régner. En effet, si ce projet de loi est voté à l’Assemblée nationale, Antananarivo-Renivohitra deviendra six communes interdépendantes regroupées dans une communauté. Pire, le grand maitre, qui sera appelé président de la Communauté sera un individu non-élu par la population, mais voté par des grands électeurs. Une situation qui rappelle l’actuelle situation de la Capitale, dont le président de la Délégation spéciale désigné par les détenteurs du pouvoir est un ancien candidat déchu à la mairie de la ville, donc mal-aimé de la population.
L’unique raison qui explique cette tentative de diviser la Capitale relève d’une stratégie politique permettant aux dirigeants de placer un super-maire qui s’aligne sur leurs propres intérêts. En effet, ce dernier sera désigné par vote des grands électeurs, c’est-à-dire par suffrage universel indirect qui est facilement manipulable que le vote par suffrage universel direct.
De plus, décentraliser la Commune urbaine d’Antananarivo en la divisant en six communes miniatures provoquera certainement une baisse de la valeur symbolique et économique de ces nouvelles subdivisions territoriales car ces derniers ne rattraperont jamais les élans de développement déjà enclenchés par les communes périphériques qui ne cessent de s’étendre et de devenir des quartiers résidentiels hors de la ville.
Quelles que soient les manœuvres élaborées par les dirigeants, même s’ils divisent la Ville des Mille en… mille morceaux, le parti politique HVM n’obtiendra certainement aucune place de maire dans ces micro-communes urbaines. La tendance des électeurs tananariviens reste fidèle à deux formations politiques, en l’occurrence le TIM/Mouvance Ravalomanana et le MAPAR.
Dom