Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours chassé, au profit et/ou, c’est selon, aux dépens de l’humanité. Du XVIIIème siècle à nos jours, cela a pour nom l’exploitation de l’homme par l’homme et par la suite, son développement a permis l’exploitation d’une nation par une ou d’autres nations. Si durant un temps ou une ère, l’homme est le principal centre de gravité du monde, il n’est plus le seul depuis la mondialisation, la globalisation ou encore les ères analogique et surtout numérique. Les richesses minières, sous les océans, forestières, ou tout simplement agraires, … deviennent des enjeux primordiaux tout comme la maîtrise de l’espace terrien et aérien. Garder le pouvoir, le plus infime qui soit, entre les mains devient une obsession de tous les instants et beaucoup sont prêts à tout, même à vendre père, mère, enfants, sœurs, frères, oncles, tantes, cousins et cousines, … pour cela. Dans l’histoire de ce pays, on a connu des parents et portant le même patronyme qui se sont succédé dans les hautes sphères de l’Etat et l’exemple de deux frères est le plus récent : si le premier a occupé d’abord le fauteuil du conseiller supérieur de la transition pour être nommé à la tête d’un grand ministère, toujours durant le même régime, son frère est à la tête d’un autre ministère à trois départements dans ce premier gouvernement de la quatrième république. Et justement, ce gouvernement est dirigé par le frère d’un sénateur durant le régime Ravalomanana. On se rappelle que durant la deuxième république, un inamovible conseiller supérieur de la révolution du nom de Marson Max représentait les régions du sud-est de Madagascar et la troisième république a vu l’ascension de son frère Marson Evariste. Les « Andriamanjato » père et fils sont par contre présents dans les 4 républiques et 4 transitions que le pays a connu jusqu’ici : leurs rôles varient entre président d’institution, ministre ou encore maire ou président de délégation spéciale.
Etre dinosaure ne se situe plus uniquement dans la longévité de son existence dans les institutions étatiques mais aussi par le savoir –faire de transmettre le flambeau dans le cercle familial. Mais ces exemples viennent aussi des pays développés et d’autres pays monarchiques du nord et de l’Europe tels les Clinton, les Bush.
Pour les prédateurs des richesses nationales, ils ne se cachent pas seulement dans les arcanes des institutions publiques  et/ou des grands partis politiques du pays mais sont aussi présents dans les forces financières, et ce depuis des lustres. Et quand on sait, selon une organisation non-gouvernementale œuvrant dans le domaine environnemental, que Madagascar engrange une perte de 500 millions de dollars US chaque année, due à la déforestation et à l’exploitation illicite des bois précieux et semi-précieux, qui provoque le manque de précipitation et par conséquent, tarissent les rivières et rendent les rizières inexploitables, on comprend qu’il n’est pas vraiment nécessaire de courir après les financements extérieurs pour les projets agraires et de conservation de la nature. L’exploitation illicite, abusive et/ou non-contrôlée devient dans ce cas un crime contre la Nation.
Mais depuis l’avènement de cette quatrième république, une autre race de prédateurs se fait jour : celle de la presse. La démocratie, la liberté de presse, la liberté d’opinion et d’expression sont des notions inconnues pour ces personnes qui, certaines d’entre elles, vivaient, il n’y a pas si longtemps, dans des pays développés respectueux de ces principes fondamentaux universels. Comme quoi, le pouvoir rend vite aveugle et sourd mais aussi, efface la mémoire et rend immortel!

Jean Luc RAHAGA