Le courant ne passe plus entre la  population et les dirigeants. D’un côté et de l’autre, chaque camp a sa propre priorité sur les besoins immédiats à réaliser. Si la frustration  populaire se manifeste à travers des grèves et manifestations de mécontentements, les dirigeants adoptent comme priorité les voyages, travaux, des dépenses supplémentaires par l’organisation de séances extraordinaires à l’Assemblée nationale, ainsi que les rapports et décisions quasi-inutile pendant les conseils de ministres et du gouvernement. Une situation qui démontre que les dirigeants ne tiennent pas compte des aspirations populaires. Le pouvoir exécutif essaye tout simplement de suivre son programme bien défini à l’avance et n’a aucune marge de manœuvre pour résoudre les problèmes immédiats de la population.
Les réalités désavouent  toujours l’image que les dirigeants veulent instaurer. Si une centrale hydroélectrique a été inaugurée la semaine dernière à Andriba, la population d’Antananarivo a fortement remarqué hier le retour de la coupure intempestive du courant de la JIRAMA. Preuve tangible qui trahit l’erreur dans le choix, vu la priorité de développement initié par les dirigeants. Le problème des grèves au sein des universités, qui se termine toujours par des affrontements sanglants et arrestations, démontre également l’incapacité du pouvoir exécutif de détecter les vraies priorités attendues par la population. Au lieu d’enclencher le processus de consultation populaire, bon nombre de personnalités haut placées considèrent les grévistes comme étant des faiseurs de troubles.
Les dirigeants semblent oublier que plus de 90% des malgaches vivent sous le seuil de pauvreté donc les discours propagandistes ne suffisent plus pour calmer le besoin de changement au niveau de la population. Au lieu d’ouvrir les discussions avec les forces vives qui se sentent délaissées, le Président adopte l’amplification de ses tournées internationales dans l’espoir de trouver une solution adéquate pour le pays.

Dominique val