Après la décision de la HCC,  le président de la République a tenu un discours à la Nation : toujours rien pour la population.

Par contre, Hery Rajaonarimampianina a tiré sur des  chefs d’institution « qui ne feront que passer » et beaucoup ont compris que l’avenir proche du président de l’Assemblée nationale est désormais tout tracé.  Mais c’est trop hasardeux d’avancer sa réussite alors que la hache de guerre n’est pas du tout enterrée !

Dans son discours d’après la déclaration de la Haute cour constitutionnelle (HCC), Hery Rajaonarimampianina a fait allusion à un possible départ d’un chef d’institution. « Les politiciens ne font que passer, les chefs d’institution ne sont que provisoires » précise-t-il. Une déclaration qui amène à penser qu’un haut responsable devra être déboulonné très prochainement. En réaffirmant son intention de  maintenir son mandat, le chef de l’Etat n’a jamais avancé l’idée d’un remaniement gouvernemental, ni d’un possible changement au sein de la HCC. Aucune décision sur le remplacement du président de la République, le Premier ministre, ainsi que le président de la HCC ne viendra donc pas de la part de la présidence. Par contre, l’ennemi premier de l’exécutif, qui n’est autre que le parlement, à l’origine de la requête de la motion de déchéance, risque fort de subir la vengeance de Hery Rajaonarimampianina. Ce dernier a deux options pas très différentes : la dissolution de l’Assemblée nationale, ou la destitution du président de cette institution. La première option semble difficile à réaliser et provoquera certainement une nouvelle crise. La deuxième, par contre, plus facile puisque Jean Max Rakotomamonjy, malgré sa solidarité avec la majorité des députés, demeure l’une des personnalités les plus méprisées par le groupe parlementaire Mapar, victime de coups bas depuis la destitution de Christine Razanamahasoa à la tête de la Chambre basse.

Seul cas de figure

Dans une autre optique, l’efficacité de la pratique de la corruption ainsi que la trahison au sein de la Chambre basse va certainement faciliter l’éjection de son président.

Considéré comme étant un traître, de la part des pro-Rajoelina, en devenant l’un des principaux alliés du régime en place à l’Assemblée nationale, le numéro un des députés est ensuite devenu l’ennemi de la présidence. Il risque fort de ne plus avoir aucun soutien et donc facile à éjecter de son siège de président de la Chambre basse. Une action  pour détrôner  Jean Max Rakotomamonjy sera une vengeance réussie pour d’une part le Mapar, et de l’autre le Hvm. Designer un nouveau président à l’Assemblée nationale, issu de l’opposition, pourra ensuite constituer une monnaie d’échange efficace pour calmer la crise institutionnelle entre les pouvoirs législatif et exécutif.

Mais c’est trop hasardeux d’avancer que l’entreprise va réussir sans coup férir. D’abord parce que le Mapar trouverait là une occasion pour faire tourner en bourrique les stratèges de la Présidence et de la Primature, d’autant que le feuilleton Lanto Rakotomanga n’est pas encore prêt d’être terminé.

Géométrie variable

Au contraire, les pro-Rajoelina estiment que c’est le gouvernement de Jean Ravelonarivo qui doit partir et en même temps, ils veulent la présidence de l’Assemblée nationale. Ce serait le seul cas de figure possible qui pourrait apporter un peu d’accalmie dans la situation hautement explosive actuelle, selon le Mapar.

D’un autre côté, le Hvm ne pourrait se prévaloir de quoi que ce soit. D’ailleurs, les parlementaires acquis à sa cause ont montré que la géométrie variable est l’unique principe guidant leur mentalité. N’étaient-ils pas indépendants ou affiliés à un parti politique avant de devenir membres du groupe parlementaire Hvm, et de retourner leur veste à la première occasion par la suite ? En tout cas, si les sbires du parti au pouvoir espèrent atteindre cet objectif de renverser de son poste Jean-Max Rakotomamonjy, ils ont intérêt à se ramener avec des … valises en carton et non plus les petites mallettes et ridicules tablettes et à trouver un autre endroit proche de l’hémicycle que la chambre 14 du bâtiment C de la résidence de Tsimbazaza.

J.L.R – Dominique Val