Protocole autour du président – « Un reflet de sa non crédibilité »
Que ce soit en période de fête ou un simple passage pour se rendre quelque part, le président de la République traîne avec lui presque un régiment tout entier pour s’occuper de sa sécurité.
Le plus récent des cas serait lors de la fête de l’indépendance où environ 500 éléments des forces de l’ordre (gendarmes, policiers, militaires) se sont donné la main pour maintenir le calme et la sérénité autour du stade de Mahamasina car le chef de l’Etat s’y trouve. Pourtant, « ces différents protocoles et mesures ne seraient pas nécessaires au cas où le président de la République est une personne aimée par la population » a estimé le général Désiré Ramakavelo, ancien membre du Conseil supérieur de la Transition (CST). Et ce dernier de faire savoir que dans les pays où règne vraiment la démocratie tant clamée par les dirigeants actuels de notre pays et où le chef de l’Etat est une personne crédible, ses trajets, où qu’il aille, serait seulement devancé par un seul motard. Quant au Premier ministre, chef du gouvernement, il n’y a aucun cortège qui annonce son passage. Ce n’est pas le cas à Madagascar. Une seule sortie de l’un de ces personnalités politiques pourrait réveiller même une personne sous l’effet d’un somnifère.
Certes, en tant que personnalité importante dans une République, ils bénéficient obligatoirement de ce genre de traitement. Mais force est de constater que la raison pour laquelle le nombre des éléments des forces armées qui assurent leur sécurité serait juste la peur. Mais de quoi ? La réponse est encore à déterminer. Toutefois, tout le monde sait très bien que le rôle des éléments des forces de l’ordre est prioritairement veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens. Ces dirigeants seraient-ils donc conscients que l’insécurité règne vraiment ? Mais au lieu de veiller au bien-être du peuple, ils se permettent d’abord d’assurer la leur. Evidemment, « je » passe avant
« tu et vous » !
Vahatra Ny Aina