Les menaces de couper les salaires n’ont pas marché et les intimidations médiatiques n’ont eu aucun effet sur les syndicalistes grévistes d’Air Madagascar. Pour passer à la vitesse supérieure, l’Etat par le biais du ministère des Transports a utilisé un autre moyen plus persuasif : une plainte qui a abouti à une mise en garde à vue de Rado Rabarilala, porte-parole du syndicat des employés d’Air Madagascar.

Le syndicat des employés de la compagnie Air Madagascar ne s’est fixé aucune limite pour revendiquer ce qu’ils estiment juste. Une audace que les dirigeants et les membres de l’administration de la compagnie n’ont pas digéré. Pour une fois, le gouvernement est loin de contrôler la situation et les intimidations et diverses menaces n’ont eu aucun effet sur les manifestants. Avant la fête nationale, les  membres du syndicat ont été menacés qu’ils ne percevront pas leur salaire à la fin du mois mais ils n’ont pas reculé pour autant. Parmi les revendications du syndicat le limogeage du président du conseil d’administration de la compagnie, Henry Rabary-Njaka. Le weekend dernier, il a été communiqué sur les réseaux sociaux que ce dernier a été démis de ses fonctions. Une allégation qui a été démentie par le concerné lui-même. Ce dernier de s’acquitter de toute responsabilité et de souligner que maintenir la grève n’apporte rien aux grévistes. «Jusqu’à preuve du contraire, je tiens toujours mon poste de PCA au sein de la compagnie. Par ailleurs, le sort de la compagnie Air Madagascar dépend du personnel. La décision de faire couler ou de redresser la compagnie lui appartient » martèle-t-il. En effet, aucune entente n’a été trouvée. L’administration ne se laisse pas dissuader et persiste à maintenir sa position. La grève continue et des centaines de vols ont été annulés, les passagers sont les plus à en souffrir.  La compagnie enregistre une perte journalière de près de 500 000 dollars par jour.

Etant dans une situation sans issue, le secrétaire général du ministère des Transports et du tourisme a eu l’intelligence de porter plainte contre les 7 membres du syndicat dont 6 pilotes et un mécanicien. Ces derniers ont été convoqués à la Brigade criminelle, section économique de la police Anosy. Ils sont inculpés d’association de malfaiteurs, d’avoir divulgué de fausses informations et  d’atteinte à l’économie nationale. Depuis samedi, l’officier pilote syndicaliste de la compagnie Air Madagascar, Rado Rabarilala, est placé en garde vue à la Brigade criminelle Anosy. Selon les dernières informations, il a été déjà entendu par les enquêteurs mais suite aux instructions reçues, le commissaire en charge du dossier refuse de le libérer sauf changement. Le gouvernement s’expose à une situation qui risque d’empirer davantage la situation.

Ralambomamy