Aujourd’hui, l’ambiance au Palais de Tsimbazaza est toujours aussi survoltée et hier, les échanges ont encore été très mouvementés entre les députés de Madagascar et le ministre de la Communication et des relations avec les institutions. Cette tension entre les parlementaires et ce ministre n’est pas une chose nouvelle pour la simple raison que cela fait près d’un mois que la non-retransmission des séances à l’Assemblée nationale sur la télévision et la radio nationale fait débat.

Hier encore, les députés ont demandé à ce que la TVM et la RNM retransmettent en direct les échanges à l’Assemblée nationale, mais cette fois, le ministre a été clair. En effet, le ministre de la Communication Andrianjato Razafindambo a signifié que c’est sa personne qui interdit la TVM et la RNM de retransmettre en direct les séances à l’Assemblée.

Atteinte à la liberté  d’information 

En guise d’explication, le ministre a laissé entendre qu’il avait le rôle d’éduquer la population à travers les chaînes nationales et qu’il ne pouvait pas ainsi permettre les députés mettre à mal en direct le président de la République qui a pourtant été élu par le peuple. Cette réponse n’a bien sûr convaincu personne à l’Assemblée nationale. La décision du ministre de la Communication Andrianjato Razafindambo de ne pas retransmettre en direct les séances à l’Assemblée nationale sur la télévision et la radio nationale est sans aucun doute, une atteinte flagrante à la liberté d’information. En effet, en prenant ce genre de décision, le ministre empêche tous les Malagasy à travers le territoire de s’informer librement sur ce qui se passe réellement à l’Assemblée nationale, pourtant, plusieurs de leurs élus siègent dans cette institution. Pour le ministre de la Communication, toutes les séquences diffusées sur la TVM et la RNM doivent être conditionnées et formatées pour que tout soit à la gloire du président Hery Rajaonarimampianina. En exemple, hier, l’information capitale pour la TVM a été le déplacement du chef de l’Etat à Toamasina pour des histoires d’ordures. Ainsi, le ministre a ouvertement demandé aux députés leurs vrais objectifs avant de permettre une retransmission en direct, et même si ce dernier s’est caché derrière les excuses des rouages de la politique et des termes de la politique générale de l’Etat, il s’est rendu coupable d’atteinte à la liberté de s’informer.

Laza Marovola