Population de malfaiteurs !
Le régime dictatorial caractérisé par des dirigeants en cravate bleue est bien en place et même si ce n’est pas encore officiel sur le papier, cela saute aux yeux.
En fin de compte, les tenants du pouvoir n’auront pas attendu la dissolution de toutes les institutions et le changement de la Constitution pour agir parce qu’aujourd’hui, après une année et demie de règne, tout est déjà en place. C’est ce à quoi les dirigeants faisaient sûrement allusion lorsqu’ils parlaient de mettre en place les bases essentielles au développement du pays. Toutefois, ce comportement et cette stratégie de nos dirigeants ne font pas plaisir à tout le monde et c’est tout à fait normal qu’ils sont constamment sur leur garde.
En d’autres termes, pour être plus terre à terre, les gus en cravate bleue qui nous servent de dirigeants ont tout simplement peur de tout ce qui bouge mais surtout de ce qui parle. Pour plus de précision encore, ils sont même complètement paranoïaques. C’est pour cette raison qu’à l’heure actuelle, nos dirigeants ont réellement peur de perdre leurs places pour des fautes et des erreurs qu’ils commettent pourtant quotidiennement. Aujourd’hui, les foyers de tensions ne cessent cependant de naître, revendiquant généralement la démission d’un tel ou un tel dans le gouvernement ou siégeant au côté de la présidence. Cependant, ces revendications ne sont pas nouvelles parce que l’année dernière, le régime actuel a déjà fait face à plusieurs mouvements de ce type mais a usé de tous les stratagèmes possibles pour se maintenir en place. Toutefois, lesdits stratagèmes n’ont jamais été « réglo » et à cause de cela, les responsables étatiques ont été et sont toujours la cible de toutes les critiques de la part des médias, des observateurs, des experts politiques, des sociétés civiles mais aussi des simples citoyens. Depuis l’année dernière donc, les dirigeants du régime actuel ont tout fait pour ne pas respecter les droits de l’homme et pour violer à maintes reprises la Constitution.
A cet effet, ils ont donc souvent sorti l’accusation d’association de malfaiteurs sans jamais pourtant avoir de preuves concrètes mais généralement, toujours en créant des dossiers pour faire plonger leur cible. Aujourd’hui, dans la république de Madagascar soi-disant démocratique et Etat de droit, tout le monde qui ouvre la bouche contre le régime est un malfaiteur. Nous sommes tous actuellement des malfaiteurs dans la mesure où nous mettons tous à mal le régime des cravates bleues. Si demain, des forces de l’ordre viennent frapper à votre porte ou si vous recevez une convocation pour une soi-disant enquête, soyez sûr d’être accusé d’association de malfaiteurs et ce, même si vous ne voulez que le bien du pays. L’année dernière, les dirigeants ont prouvé publiquement qu’ils n’étaient qu’une bande de peureux lorsqu’ils s’en sont pris à un simple étudiant en médecine qui a fini à la prison de Tsiafahy. Les dirigeants, tellement parano qu’ils sont, ont cru qu’un étudiant –un- pouvait s’associer avec des malfaiteurs –les pires- pour préparer un coup d’Etat.
Pourtant cet étudiant ne revendiquait que la fin concrète du délestage avec d’autres étudiants comme l’avait promis le président de la République lors des propagandes électorales. Et après l’opposant politique qui avait organisé une grande marche citoyenne, c’est aujourd’hui un pilote de ligne de la compagnie aérienne nationale qui est accusé d’association de malfaiteurs sans preuves concrètes et tangibles. Même la perquisition du domicile de ce dernier n’a rien donné, preuve que les responsables étatiques du pays cherchent tous les moyens pour faire tomber ceux qui osent se dresser contre eux mais surtout contre leurs incompétences. Aujourd’hui, nous sommes tous des malfaiteurs aux yeux de nos dirigeants dès lors que nous osons dénoncer les incompétences flagrantes et les décisions inutiles de certains membres du régime. Mais maintenant que le président de la République a échappé de justesse à la déchéance, la paranoïa des dirigeants est encore pire. Aujourd’hui, ils pourraient très bien accuser le monsieur qui tient le taxiphone devant le palais d’Ambohitsorohitra d’association de malfaiteurs si une tête politique dans le collimateur du régime vient y acheter du crédit.
Laza Marovola