En médecine nucléaire – La radioactivité est porteuse d’espoir
Madagascar Matin (MM) : Dr Rasata, quels sont les rôles de l’isotope et de la radioactivité dans la santé publique ?
Dr Rasata Ravelo (DRR) : « La radioactivité ou les produits radioactifs utilisés dans le laboratoire de médecine nucléaire que je dirige sont des produits radioactifs artificiels à 80% à visée diagnostique. Ils servent à diagnostiquer les différents types de goitre pour mieux orienter ou adapter le traitement adéquat pour certains types d’affections. Les maladies cancéreuses qui ont des métastases osseuses nécessitent un diagnostic utilisant les produits radioactifs permettant de localiser, de la tête aux pieds, les foyers métastatiques. Ainsi, les chirurgiens ou les médecins spécialistes en cancérologie pourront prendre une attitude thérapeutique beaucoup plus appropriée pour traiter les malades.
Par ailleurs, les produits radioactifs artificiels servent à détecter les ischémies myocardiques, c’est-à-dire, les petites artères qui sont partiellement ou entièrement bouchées. Leur localisation permet de traiter et de déboucher le territoire du muscle cardiaque concerné. Les maladies rénales, les maladies pulmonaires viennent après. Le traitement constitue 20% de nos activités utilisant les produits radioactifs. 97% du cancer de la thyroïde sont traités par l’iode radioactif, depuis 50 ans. On peut même traiter la maladie comme l’hyperthyroïdie, c’est-à-dire la thyroïde qui fonctionne beaucoup plus que la normale. C’est ce qu’on appelle « maladie de Basedow ou hyperthyroïdie ». Cette maladie qui est mortelle peut être traitée avec l’iode radioactif ».
MM : L’usage de la radio activité dans la médecine est-il vecteur de survie ?
DRR : « Bien sûr ! Plusieurs malades ont bénéficié d’examens d’imagerie telle échographie, rayon X, scanner, etc. mais qui ont encore besoin d’examens de scintigraphie utilisant des produits radioactifs. Et cela améliore la survie des malades. Les patients qui ont bénéficié des traitements radioactifs ont une survie très longue, voire la même espérance de vie que les personnes qui n’ont pas eu de cancer de la thyroïde ».
Solo R.