Victimes de nos dirigeants
Depuis notre soi-disant indépendance, le pays a connu des hauts et des bas, et à l’heure actuelle, la situation de Madagascar n’est pas près de s’améliorer et va même de mal en pis. Depuis un bon quart de siècle, pour ne pas remonter plus loin dans l’histoire et pour ne pas ressasser le passé, le pays a été constamment mouvementé par plusieurs manifestations populaires contre les dirigeants du régime en place qui faisaient constamment de mauvais choix. Inutile d’énumérer les différentes conséquences de ces crises puisqu’aujourd’hui, la Grande île est l’un des pays les plus pauvres du monde malgré la richesse de son sous sol. De l’or, du saphir, du rubis, de l’émeraude, du cristal, du pétrole, des oxydes de terres rares ou même du bois de rose, mais aucun de nous ni des quelque 23 millions de malagasy n’en ont vu la couleur ou n’en ont reçu les bénéfices, sinon nous n’en serions pas là aujourd’hui.
Le pays va tellement mal que des nouveaux pauvres sont recensés tous les jours, et cette année, cela risque fort de concerner plus de 95% de la population, notamment à cause du nouveau président par défaut de la République élu par les urnes grâce à de fausses promesses. La population toute entière est en train de payer le prix de son choix. L’imprévu ne fait pas l’homme, disons-nous, mais à cause de cet imprévu dû à une erreur de jugement, nous avons été obligé de subir ensemble la politique et la manière de faire de nos nouveaux dirigeants cravatés en bleu depuis maintenant près de 18 mois. Résultat : plus de 90% de la population n’a plus confiance dans le chef de l’État, la motion de déchéance et surtout les motions de censure pleuvent comme jamais. Le président de la République a choisi de diviser pour régner et pour s’accaparer tous les postes stratégiques qui lui permettent d’avoir le plus de pouvoir et d’accroître son emprise sur la totalité du territoire. Pourtant, cette manie de vouloir tout contrôler n’a pas du tout été bénéfique pour la simple raison qu’après une année et demie perdue, nous se sommes pas prêts de mettre fin aux crises incessantes pour enfin enclencher un redressement et un développement économique tant attendu et espéré.
Les dirigeants nous rendent complètement malades et certaines personnes le font déjà savoir mais le régime ne se sent pas concerné par l’avenir et l’amélioration de notre quotidien. Donc pour nous faire taire, les dirigeants envoient les forces l’ordre qui ne font que donner un petit coup de main, un coup de pied, un coup de genou, un coup de coude ou un coup de matraque en plus de lâcher des bombes lacrymogènes, histoire de créer l’ambiance au sein des manifestants. Nos chers compatriotes, il faut nous mettre dans la tête que le principe de redevabilité a été mis de côté aux profits du président, sa famille et ses lèche-bottes qui lui servent de premier ministre, de ministres et de membres de parti.
De ce fait, le pays va de plus en plus mal et le quotidien de la majorité de la population ne s’est franchement pas amélioré même si le président se plaît à se convaincre que le taux de croissance global du pays est satisfaisant et que l’évaluation du gouvernement frise même l’excellence. Tous les jours, des millions de personnes travaillent des heures pour un salaire minable, beaucoup doivent chercher demain ce qu’ils vont manger aujourd’hui, et ne dorment pas assez a cause des tracas du quotidien. Autrement dit, nous sommes tous à la merci de la politique du premier président de la quatrième république, le plus impopulaire depuis des décennies. Madagascar a toujours été malade de ses dirigeants mais celui d’aujourd’hui est le pire d’entre tous et marquera notre histoire comme étant le petit expert comptable qui voulait régner sans partage afin de mettre en place un régime dictatorial. Et aujourd’hui, nous sommes tous les victimes des mauvais choix et de l’égoïsme de nos dirigeants.
Laza Marovola