Bornés et entêtés
La situation actuelle de Madagascar est réellement préoccupante si ce n’est vraiment alarmante. En effet, le taux de pauvreté est loin d’avoir diminué alors que le coût de la vie est en train d’augmenter, l’insécurité est de plus en plus grandissante alors que les forces de l’ordre n’agissent plus que pour le bon vouloir des tenants du pouvoir, les grèves ne trouvent jamais de solutions durables alors que l’économie nationale est sérieusement en danger. Les exemples mettant en évidence les défaillances du régime actuel ne manquent pas mais il faut préciser que dans tous les cas, les dirigeants ne se sentent jamais vraiment concernés. Pour ces derniers, la situation actuelle est même idéale pour le pays sinon le gouvernement ne se serait pas attribué la note de 94,96% lors de son évaluation des 100 jours. Pour les dirigeants actuels, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes comme s’ils ne voyaient pas la réalité comme nous le voyons. Aujourd’hui, la majorité ne voit que des problèmes et des dysfonctionnements partout mais ce n’est pas le cas pour nos dirigeants qui cherchent constamment des excuses au lieu de chercher, de trouver et de proposer de vraies solutions. A chaque fois, ils affirment être ouvert au dialogue, mais à chaque fois, le dialogue ne résout pas concrètement les problèmes et ne répond pas aux doléances. Pour le régime en place, il semble donc que ce soit la majorité de la population qui a tort et qui perd surtout son temps à se liguer contre lui. Jusqu’ici, ce n’est toujours la faute à personne au sein du gouvernement ou auprès de la présidence parce que ces derniers se sont déjà lavé les mains à propos de tous les problèmes actuels. En d’autres termes, les responsables étatiques actuels ne reconnaissent jamais leurs torts ou leurs implications alors qu’ils nous font croire que Madagascar est un État de droit, que la démocratie est le mot maître. Par ailleurs, pendant qu’ils martèlent à tout bout de champ que la politique de Tolérance Zéro est un des points forts de leur stratégie globale pour lutter contre l’impunité, les vrais responsables de la situation actuelle ne sont jamais inquiétés. Pour cause, nos dirigeants se foutent pas mal de l’intérêt général de la population et de la nation et se préoccupent plus de leurs intérêts particuliers. De ce fait, ils veulent absolument garder leurs places et sont même capables de tous les coups bas possibles pour ce faire et surtout, pour faire porter le chapeau aux autres, plus vulnérables. Toutefois, ce n’est pas étonnant parce qu’à juste une année et demie de règne, le régime actuel est menacé de partout notamment à cause de son incompétence flagrante à répondre aux attentes réelles et primordiales de la population. Aujourd’hui, nos dirigeants cravatés en bleu s’accrochent tant bien que mal au pouvoir même s’ils savent très bien qu’ils ne sont plus ou pas reconnus par la majorité de la population. Même ceux qui ont voté pour l’actuel président de la République regrettent aujourd’hui amèrement leur choix. C’est la situation actuelle mais malheureusement pour nous, les dirigeants ne veulent pas le reconnaître. Au contraire, ils deviennent plus bornés qu’ils ne l’étaient déjà et sont plus entêtés que jamais. Aujourd’hui, pour parer à toutes attaques, ils ont fait un pas de plus vers la mise en place d’un régime dictatorial en indiquant qu’ils vont maintenant former un gouvernement unilatéral composé d’individus issus du parti politique d’État sans en prendre en considération le fait qu’ils n’ont plus la majorité à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, ils ont clairement mis en garde leurs détracteurs par rapport à d’autres tentatives d’étranglement du régime en leur ordonnant clairement et carrément de patienter et d’attendre leur tour en 2018. Mais à ce sujet, on se demande de quelle manière le régime actuel compte tenir jusqu’en 2018 si l’Assemblée nationale se dressera constamment en barrière face à toute sa volonté de réforme. Il n’y à donc pas d’autres mots pour qualifier nos dirigeants actuels qui sont vraisemblablement têtus comme des mules.
Laza Marovola