Le désormais ancien directeur du cabinet du président de la République est éjecté de son fauteuil doré et ce, sans parachute puisque son autre sofa de président du conseil d’administration de la compagnie Air Madagascar lui a été enlevé avant-hier. Il a fallu 18 mois au chef de l’Etat pour se rendre compte de  l’évidence absolue!  Il ne  reste plus à Henry Rabary-Njaka donc que son costume et cravate bleue de Sg du HVM.

A-t-il payé pour sa dernière trahison d’avoir filé en douce au moment où la motion de déchéance a abouti à l’Assemblée nationale ? Effectivement, pour peu qu’on ne comprenne pas bien la Constitution, on aurait pu se dire à ce moment-là que les carottes étaient cuites, et d’où sa décision de prendre le large avant tout le monde et avant que tout ne devienne définitif. D’autant que Henry Rabary-Njaka possède la nationalité française. Plus tard, il a dû avancer une raison fallacieuse de problème technique pour le nouvel avion ATR72-600 que la compagnie nationale va utiliser. Mais le mensonge est vite découvert puisque l’avion en question a procédé à son vol inaugural sans encombre quelques jours après.

En tout cas, Henry Rabary-Njaka est à l’origine de diverses turbulences que le régime actuel a connues et cela a commencé par l’emprisonnement de deux journalistes de ce quotidien dont de l’auteur de ces lignes, pour … délit de presse ! C’était au mois de juillet de l’année dernière et depuis, la presse indépendante a réclamé la tête du directeur de cabinet de Hery Rajaonarimampianina, ainsi que celles de quelques membres du gouvernement. Par la suite, de nombreux syndicats et personnalités – pour ne pas dire le peuple entier -  ont réclamé son départ et une chose est sûre, Henry Rabary-Njaka, en même temps aussi Secrétaire général (Sg) du parti au pouvoir et son compagnon Rivo Rakotovao, ont complètement noirci l’image du régime actuel auprès de la population. Par conséquent, ces deux personnes ont ruiné le peu d’estime des électeurs qu’ils ont envers les tenants du pouvoir actuel, mais aussi et surtout à l’économie nationale dont la mise à mort d’Air Madagascar.

Fusible

Il y a peu de temps, les hauts cadres de cette compagnie ont révélé une perte pouvant s’élever à 500 000 dollars US par jour de grève alors que les mesures prises par le Conseil d’administration présidé donc par Henry Rabary-Njaka et appliquées par les hauts cadres en question afin de faire sortir Air Madagascar de la liste B, ont produit l’effet contraire ! Le président de la République a finalement compris que les raisons de cette grève des employés de la compagnie aérienne nationale sont somme toute, légitimes et patriotiques (voir article ci-dessous). Ceci étant, l’homme est en réalité, à l’origine de toutes les malaises et autres désordres qui ont secoué le régime dont le copié-collé du discours d’investiture du président de la République, la mise à dos de la presse indépendante – et selon certaines mauvaises langues : non-envoutées ! – et de nombreux syndicats de travailleurs, etc.

Bref, le directeur de cabinet du président de la République n’a été qu’un sac à … problèmes pour ce dernier. Mais pour les observateurs de la vie politique à Madagascar, ce fusible aurait dû sauter depuis belle lurette et que maintenant, d’autres exemples devront absolument suivre si Hery Rajaonarimampianina tient toujours à son mandat. Surtout ne pas casser ce nouvel élan, selon toujours les mêmes spécialistes !

Jean Luc RAHAGA