Disparition de la transparence
Depuis l’année dernière, peu de temps après l’investiture du nouveau président de la République élu par moins d’un tiers des électeurs inscrits sur les listes, un avis de recherche a été émis par plusieurs médias et plusieurs observateurs de la place. Cet avis de recherche concerne la transparence qui a soudainement disparu de la circulation depuis que nous sommes sous le règne des individus qui nous font penser aux Schtroumpfs à cause de la couleur de leur cravate. En effet, depuis maintenant près d’une année et demie, c’est l’opacité totale. La majorité de la population, et notamment ceux qui ont voté pour le grand manitou actuel se demandent toujours comment telle ou telle chose est réalisée et croyez-nous, nous avons tous droit à des explications. C’est le minimum que pourrait faire les tenants actuels du pouvoir déjà qu’ils n’accordent aucune importance au volet social ni à la lutte contre la pauvreté ni à bien d’autres choses qui représentent les besoins vitaux et primordiaux de la population. Toutefois, et malheureusement pour nous, les dirigeants ne le voient pas comme cela et agissent comme ils veulent sans jamais rendre de compte à personne. Jusqu’à aujourd’hui, personne ne sait exactement rien sur rien surtout quand il s’agit de dépenses de l’État d’autant plus que le régime évite de communiquer proprement et correctement sur toutes les affaires délicates. Actuellement, on se demande toujours si le président de la République et sa famille étaient réellement accompagnés de leur boniche lors de leur visite privée au Saint Père d’autant plus que le chef de l’État n’a pas jugé utile de donner de vraies précisions sur cette affaire. Le principe de redevabilité a complètement été mis de côté par le régime actuel, preuve que le numéro un actuel n’a eu besoin que des votes des citoyens pour faire ce qu »il veut une fois à la tête de l’État. Personne ne sait pour quelles raisons le chef de l’État insiste sur l’organisation du sommet de la francophonie alors que nous sommes presque le pays le plus pauvre de la planète. En effet, l’organisation de ce sommet nécessite la bagatelle de 90 millions de dollars comme s’il n’y avait pas d’autres priorités plus urgentes pour le pays. Cerise sur le gâteau, personne ne sait d’ou sortira cet argent d’autant plus que les bailleurs de fonds sont aujourd’hui réticents à aider Madagascar compte tenu de la situation et l’instabilité actuelle. Les problèmes de transparence minent le régime Rajaonarimampianina et pour ne pas arranger les choses, le bureau anti corruption ne fait pas correctement son travail et le Samifin à été dissout. Aujourd’hui, tout le monde se demande où sont passés les deux cartons pleins d’argent que les forces de l’ordre ont pris de force dans la voiture du député élu dans le deuxième arrondissement de la Commune urbaine d’Antananarivo. De surcroît, personne ne connaît exactement les vraies raisons pour lesquelles les forces de l’ordre s’en sont pris à ce député parce que le flagrant délit de port d’argent n’existe pas dans le code pénal. Les dirigeants actuels ne font preuve d’aucune transparence, et le pire c’est qu’ils trouvent cela tout à fait normal. Pour eux, c’est normal de faire sortir 18 millards d’ariary des caisses de la Banque centrale sans raisons précises alors que nous étions en plein dénouement d’un conflit institutionnel que devait débloquer la Haute cour constitutionnelle. Mais en parlant d’argent, le régime notamment le ministre d’État a déjà essayé de sortir de force 40 milliards d’ariary des caisses du Trésor public sans livrer d’explications. Au même titre, personne ne sait pourquoi ce même ministre d’État veut construire un immeuble de 32 étages dont l’utilisation n’aura aucun impact direct sur la population. Mais les problèmes de non transparence ne s’arrêtent pas là puisque nous ne savons pas non plus d’où sont tombés les 77 millions d’euros qui ont été nécessaires pour l’acquisition ou plutôt l’obtention des nouveaux ATR de la compagnie aérienne nationale. In extenso, on nous avait promis l’arrivée d’un nouveau Boeing avant la fin du mois de juin, mais maintenant que le premier concerné a été écarté de cette affaire, qui nous dit que ce n’était pas une promesse en l’air d’autant plus que le régime excelle dans ce domaine. Et on ne parle même pas encore du bois de rose.
Laza Marovola