A côté de la plaque !
Et non seulement sur un seul domaine puisque les 18 mois de règne de ce régime ont fait plonger le pays et sa population toute entière dans la misère totale. Effectivement, rien ne va dans de très nombreux secteurs, sinon tous les secteurs, et toute la population le constate de visu. Prenons par exemple les ressources halieutiques qui font l’objet de braquage, d’exploitation et d’exportation illicite alors que les pseudo-mesures prises, d’ailleurs s’il y en a, n’ont rien apporté dans la gestion de cette richesse. Reprenons aussi ce refrain jamais démodé du trafic du bois de rose où dernièrement, on a annoncé la mise en place d’un tribunal spécial destiné à traiter ce sujet. Ce volet figure bel et bien dans les résolutions prises par l’Etat Malagasy depuis 2011 et par conséquent, ce n’est nullement une nouveauté. Pour l’heure, les trafiquants mènent la belle vie et narguent en même temps la Justice tandis que les bois saisis pourrissent lentement et sûrement dans leurs lieux de stockage. A croire que ce régime fait tout pour que le pays et la population ne bénéficient pas de la manne engendrée par la vente officielle de ces bois alors que tous savent pertinemment qu’il est impossible de les … replanter de nouveau !
En réalité, le pouvoir actuel a peur du diktat de la communauté internationale relayé par les organismes internationaux et/ou non-gouvernementaux qui ne voient pas d’un bon œil à ce que la population bénéficie des retombées financières émanant de cette vente licite. Pire, les artisans locaux se trouvent bloqués dans leur tentative de s’approvisionner en matières premières dont notamment le palissandre qui se trouve dans la même catégorie de bois précieux. Et que dire aussi de ces financements extérieurs qui passent pratiquement et tout de suite dans les mains de ces mêmes organismes alors qu’il s’agit en réalité de dettes prises au nom de l’Etat Malagasy. Par conséquent, c’est le peuple qui va payer la facture. C’est le cas du financement additif au programme environnemental 3 d’une valeur de 52 millions de dollars Us de l’année dernière dont 50 ont atterri tout de suite dans les comptes bancaires de ces organismes où l’Etat Malagasy n’ont même pas un droit de regard ! D’ailleurs, beaucoup se demandent des résultats effectifs de ces programmes de protection de l’environnement dans lesquels Madagascar s’est endetté jusqu’au cou alors qu’à chaque saison, des milliers d’hectares sont victimes de feux de brousse et de feux de forêts sinon les sols ne cessent de se dégrader à cause de l’érosion.
Opacité absolue aussi dans la gestion des mines à Madagascar et la population n’est au courant de rien sauf de ces prises à l’aéroport international d’Ivato qu’on essaie de faire retentir à travers les médias. Mais tous savent aussi que ce n’est que la pointe de l’iceberg concernant le trafic d’or à Madagascar. De même pour les pierres précieuses dont le commerce illicite n’a jamais cessé et on retrouve facilement nos richesses dans les quatre coins du monde, et surtout en Asie du sud-est.
D’un autre côté, le volet social est certainement le grand oublié des programmes de ce régime, et ce malgré quelques timides réactions à savoir le recrutement de 10 000 enseignants « Fram » qui n’a finalement rien résolu et n’a fait augmenter même d’un petit point le niveau des élèves de l’enseignement public. En tout cas, cela n’a pas donné la motivation nécessaire aux parents d’envoyer et/ou de renvoyer à l’école leurs enfants d’autant que le projet de réinsertion scolaire initié par le ministère de l’Education nationale et « marrainé » par la première dame a été un échec retentissant et spectaculaire ! Pire, la situation s’est singulièrement aggravée puisque beaucoup ne croient plus aux décisions prises par les tenants du pouvoir actuel et préfèrent se débrouiller tout seul. Et c’est bien le cas aussi concernant l’insécurité, les habitants estiment pouvoir régler eux-mêmes le problème et s’adonnent joyeusement à la vindicte populaire.
Les mêmes cas d’aucun avancement notoire sont aussi enregistrés dans de nombreux départements tels l’eau et l’hygiène par exemple où la grande majorité de la population n’a toujours pas accès à de l’eau potable et vit dans l’insalubrité totale. Le domaine du sport est tout aussi concerné si on se réfère à la préparation de nos athlètes pour les prochains jeux des Iles où l’Etat est complètement
absent. Il faudra s’attendre alors à des résultats calamiteux ou encore une fois, la Grande île sera la risée de tout le monde, soit un « ariary be » !
Face aux différents mouvements de grève et autres événements politiques constatés ces derniers temps dont notamment la motion de déchéance et l’autre motion de censure de l’Assemblée nationale, et qui font que l’attention de toute la population est focalisée sur ces turbulences, on est passé à côté de la plaque.
Jean Luc RAHAGA