Galère nationale
La Quatrième République de Madagascar a été fondée il n’y a même pas deux années de cela, suivie de l’élection et de l’investiture du nouveau président de la République. Aujourd’hui, à ce qu’il paraît, nous sommes sous un régime démocratique, dans un soi-disant État de droit où sont appliquées la bonne gouvernance, la culture de l’impunité et la fameuse politique de Tolérance Zéro. Mais en plus, l’élection d’un nouveau chef d’État aurait dû logiquement marqué la réouverture du robinet à aides pour Madagascar. De ce fait, à en croire cette brève description, nous pouvons directement penser que tout se passe comme dans le meilleur des mondes, toutefois ce n’est pas le cas. En effet, au vu de la situation actuelle, les lignes précédentes semblent refléter un rêve qui est vraiment loin de la réalité. La Quatrième République est bien là mais la démocratie a disparu, l’État de non droit est flagrante, la bonne gouvernance n’est que de vain mot, la culture de l’impunité n’est pas appliquée sur tout le monde notamment sur les responsables étatiques, la tolérance zéro est toujours scandée par les hauts dirigeants mais elle rime jusqu’ici avec résultat zéro. Mais en plus, le président de la République a piétiné et violé à maintes reprises la Constitution pour essayer de mettre en place un régime dictatorial. Pour couronner le tout, la Haute cour constitutionnelle protège ce président de la République qui est aujourd’hui le président le plus impopulaire de ces dernières décennies.
À l’heure actuelle, il faut reconnaître que Madagascar n’est pas encore sorti de l’auberge et est encore loin de l’être au vu de la crise institutionnelle qui mine actuellement la capitale et de l’instabilité politique qui n’incite pas encore les bailleurs de fonds à ouvrir complètement le robinet des aides financières. La situation qui prévaut actuellement est due à une mauvaise gestion du pays de la part du nouveau président de la République, mais aussi de son entourage qui semble avoir une mauvaise influence sur lui. Le vrai problème réside dans le fait que Hery Rajaonarimampianina ne fait pas ce pour quoi il a été élu président de la République au second tour avec 53,50% des votes. En effet, il faut se rendre à l’évidence que l’actuel chef de l’État a préféré donner de l’importance aux querelles et à la domination de l’échiquier politique plutôt que de se focaliser sur la réalisation de ses promesses électorales, sur le volet social ou encore sur la lutte contre la pauvreté. C’est notamment pour ses ambitions égoïstes que le président de la République a oublié de mettre définitivement un terme au problème de délestage dans un délais de 3 à 6 mois suivant son investiture, de faire l’effort de recruter tous les enseignants Fram en une année, ou de mettre en place toutes les institutions prévues par la Constitution.
Aujourd’hui, le président de la République a complètement tout raté et même s’il trouve toujours des excuses comme quoi il n’est à la tête de l’État que depuis près d’une année et demie, il doit aujourd’hui sérieusement se remettre en question avant de plonger le pays tout entier dans une galère d’où il ne pourra plus sortir. Si le président de la République est réellement patriotique, il devrait immédiatement arrêter d’être borné et entêté par le pouvoir et par ses désirs de tout contrôler, toutefois si c’est vraiment lui mais pas les membres de son entourage direct dont une partage même sa chambre. Aujourd’hui, le numéro un malgache ne fait que bêtises sur bêtises et le pire, il se convainc de toujours être juste, de bien agir ou de faire des choses utiles pour le pays et que ce sont les détracteurs qui sont fous de le pointer du doigt ou de l’accuser d’incompétence et de le dénigrer. En réalité, le président Hery Rajaonarimampianina ne reconnaît pas ses erreurs et a vraiment du mal à reconnaître qu’il a eu tort. Autrement dit, il n’a pas la carrure d’un vrai chef d’État et devrait repenser à redevenir expert comptable, domaine dans lequel sa compétence ne sera pas mise à rude épreuve parce qu’aujourd’hui, il est carrément en train de nous foutre une de ces galères inimaginables.
Laza Marovola