Hery Rajaonarimampianina – Vers le refus du pacte de stabilité
La présidence risque une fois de plus de prendre une décision contraire à celle de la Haute cour constitutionnelle. Les récents discours du chef de l’Etat lors de ses multiples apparitions en public tendent vers le refus du contenu du pacte de stabilité proposé par la majorité des députés. Hery Rajaonarimampianina n’a jamais cessé de lancer des provocations à l’endroit de ceux qui osent dénoncer la mauvaise gestion de l’Etat.
A Fianarantsoa, Hery Rajaonariamampianina a explicitement annoncé qu’il est encore debout et le restera. Un message de défi contre ceux qu’il considère de détracteurs. Bénéficiaire du soutien de 30 députés, le chef de l’Etat s’estime être bien protégé contre les actions d’au moins 95 députés qui se regroupent au sein de la nouvelle majorité parlementaire. Le discours présidentiel lors de la cérémonie… du stade d’Ampasambazaha Fianarantsoa fait montre qu’il n’a pas encore enterré la hache de la guerre.
Hery Rajaonarimampianina a également qualifié de fauteurs de troubles, tous ceux qui osent dénoncer la mauvaise gestion de l’Etat. Avant hier, dans son discours durant la cérémonie de lancement du projet d’extension de l’aéroport international d’Ivato, le chef de l’Etat n’a pas manqué de condamner ce qu’il qualifie de « manœuvre de déstabilisation ». Il a même « classé » les foyers de tension actuels comme étant de calculs politiques et des manœuvres aux fins des intérêts particuliers.
Le président de la République est allé jusqu’à dire que les crises politiques qui se sont succédé au pays sont à l’origine de la situation actuelle. Il a par contre oublié de mentionner qu’il faisait partie intégrante du dernier régime transitoire qu’il qualifie indirectement être une des causes de la pauvreté à Madagascar.
Le discours du chef d’Etat a démontré une fois de plus qu’il se tient sur la défensive et se prépare à s’imposer durant les probables rencontres pour la mise en place du pacte de responsabilité avec les députés.
Ces derniers devront s’attendre à une difficile négociation. Le limogeage de Henry Rabary-Njaka ne signifie donc pas que les dirigeants se sont inclinés face aux différentes requêtes des syndicalistes et de partis politiques. Il a déjà été prouvé à maintes reprises que l’Etat adopte toujours une stratégie de répression et ne revient sur sa décision qu’après de fortes contestations populaires.
Dominique Val