Capitale délaissée et abandonnée
La ville des Mille n’est plus actuellement ce qu’elle était. Il est loin le temps où la capitale de la Grande île resplendissait de mille feux comme sur ces vieilles photos d’archives en noir et blanc. En effet, aujourd’hui la capitale est sens dessus dessous et celui ou celle qui sortira vainqueur des prochaines élections communales et municipales aura réellement de quoi s’occuper. Et plus encore parce que la situation de la capitale se dégrade de jour en jour. Pour se rendre réellement compte de cette dégradation, il suffit de quitter la Capitale pour un bout de temps, puis revenir pour se dire que cela ne vous a pas du tout manqué. Il fut un temps, pendant ce régime bleu martial, beaucoup se disaient déjà que la ville des Mille ne ressemblait plus à la capitale d’un pays et se transformait même peu à peu en ville poubelle, à l’instar de Kinshasa. Depuis l’année dernière, rien n’a été concrètement entrepris pour embellir et assainir la Capitale et il faut reconnaître que les responsables étatiques tout comme l’ancien président de la délégation spéciale ne se préoccupaient pas vraiment du sort de notre capitale.
A un moment, lors des projets de décentralisation, les dirigeants voulaient même diviser la capitale comme un gâteau qu’ils achèteraient au Colbert pour le dessert de dimanche. Rien ne fonctionne correctement à Antananarivo, pourtant tout le monde veut encore habiter Antananarivo tout en sachant que les dirigeants n’ont aucun projet concret pour développer la capitale comme il se doit. En d’autres termes, c’est l’organisation même de la Capitale qui n’est pas efficace mais il faut également pointer du doigt le manque de volonté politique réelle pour améliorer les choses. Même si les problèmes de la capitale ne sont pas règles du jour au lendemain, il faudrait tout de même commencer quelque part pour enclencher, ne serait ce qu’un petit changement.
Aujourd’hui, la capitale est toujours jonchée d’ordures ménagères de toutes sortes alors que c’est depuis l’année dernière que ce problème de ramassage d’ordures à été soulevé. Par ailleurs, la décharge d’Andralanitra recommence franchement à fumer et enfumer des dizaines de ménages si cela ne s’était plus vu depuis un certain temps. Pourtant, cette fumée dégagée par les ordures déversées dans cette décharge à ciel ouvert est toxique que ce soit pour les adultes mais surtout pour les bébés et enfants de quartiers qui doivent malgré eux respirer cela au quotidien. Toutefois, il n’y pas que le problème d’ordures parce qu’il y a juste autres choses. Nous sommes aujourd’hui au mois de juillet, et cela va donc faire exactement 6 mois qu’aucun responsable étatique n’a daigné déployer les moyens nécessaires pour dégager la route du Bibilava. En effet, lors des grosses pluies du début d’année, des glissements de terrain ont été recensés à trois endroits différents sur cette route, et jusqu’à ce jour, mis à part les petites actions des riverains pour essayer de faire ce qu’ils pouvaient, la chaussée est toujours à moitié recouverte de terre et les automobilistes doivent donc toujours rouler là où ils le peuvent encore.
À Andohanimandroseza, cela va faire pratiquement une année que la chaussée est laissée telle quelle pourtant les médias n’ont jamais cessé de rappeler aux dirigeants le problème de cet axe. En effet, aujourd’hui, on ne peut même plus appeler cela une route principale mais plutôt secondaire, tellement elle est impraticable. Quand le ministre des Travaux publics avait avancé que plus de 80% des routes de la Capitale étaient réparés, nous ne pouvons juste que nous demander s’il parle réellement en toute connaissance de cause ou si sa délimitation des frontières de la Capitale n’est pas la même que le nôtre parce que partout où on va, on ne peut pas dire qu’il y à réellement eu des travaux de réhabilitation de routes. Aujourd’hui, on pourrait faire tout un livre concernant les problèmes d’organisation, de gestion et d’assainissement de la Capitale de la Grande île, mais la conclusion sera toujours la même. La capitale est délaissée par les dirigeants et ce n’est pas étonnant si la majorité de la population ne compte pas vraiment sur l’issue des prochaines élections communales pour espérer un quelconque changement. Il faudra donc que le nouveau maire élu fasse ses preuves rapidement pour ne pas décevoir encore plus les citoyens et la population en général parce que la Capitale appartient à tous les Malagasy mais pas juste aux Tananariviens.
Laza Marovola