« Whale come à tous les congressistes », exulte le comité d’organisation. Du 29 juin au 3 juillet 2015, la première rencontre entre spécialistes et scientifiques versés dans l’étude des baleines à bosse de Madagascar se sont donné rendez-vous lors du dernier Festival des Baleines dans l’île Sainte-Marie.

8 mois de préparatifs avec une équipe de 5 organisateurs et une armée d’éco-volontaires, 71 participants venus de 16 pays différents et de 3 zones océaniques : Afrique du sud, Angleterre, Argentine, Australie, Canada, Equateur, France, Guadeloupe, Hawaï, Kenya, Madagascar, Maurice, Panama, République Dominicaine, Réunion c’est ainsi que se résume le dernier congrès mondial sur les fameux cétacés écumant la mer au large du littoral oriental de Madagascar en cette période de l’année.

Ceci explique cela, 3 zones océaniques ont eu leurs représentants durant la manifestation avec des délégués scientifiques venus de l’océan Atlantique, du Pacifique et bien évidemment de l’océan indien.

Mais c’est également des soutiens autant institutionnels (43%) que privés (57%). Ainsi que des participants répartis comme suit : 37% de chercheurs, 32% d’étudiants, 6% d’institutions, 25% presse & autres contre 6% des institutionnels.

« Whale come Mr le Ministre », enchaînent les congressistes. La première journée du 29 juin 2015, Ralava Beboarimisa, ministre de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts, a honoré de sa présence pour ouvrir officiellement le congrès mondial, avec la participation des autorités locales, régionales et  congressistes.

Les mots du ministre affirment son encouragement à ce rassemblement qui fait partie intégrante des actions et des initiatives dirigées vers la conservation de l’environnement et encore plus quand il s’agit des mammifères marins, qui sont des espèces emblématiques jouant un rôle important dans l’équilibre écologique du milieu marin mais aussi dans la vie culturelle des populations riveraines de l’océan.

A travers le thème porteur, qui s’inscrit dans les priorités nationales de notre pays :

« La baleine à bosse, levier de conservation et de développement » le discours du ministre rejoint également l’objectif de Cétamada, à savoir, créer l’opportunité unique aux scientifiques étrangers que malagasy, présents à Sainte-Marie, d’échanger des données et informations scientifiques.

« Whale come Mr le Président » entonnent les participants à la cérémonie de clôture au Soanambo qui s’est déroulée le samedi 4 juillet 2015, en présence du Président de la République et de la Première dame, marraine du Festival des baleines.

Une soirée au cours de laquelle les autorités, quelques partenaires, sponsors et les congressistes ont pu assister successivement aux discours d’Henry Bellon, Président de Cetamada, Pr. Rémi Ratsimbazafy directeur de la Préservation de la mer au ministère de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer et des forêts ainsi qu’aux mots de clôture prononcés par le Président de la République qui ont témoigné chacun à leur niveau d’un engagement concret et fort pour la protection de l’environnement marin et la promotion de la recherche scientifique.

En somme de toutes les conférences internationales sur les mammifères marins qui ont eu lieu dans le monde entier, aucun n’a consacré leur attention uniquement pour les baleines à bosse. Bien que cette dernière soit susceptible d’être le plus observé et le plus étudié, il est surprenant de constater que jusqu’à présent les spécialistes de baleines à bosse se sont contentés de se rencontrer en marge d’autres manifestations scientifiques.

La Conférence mondiale sur les baleines à bosse a été créée justement pour combler cette lacune. Le Congrès mondial des baleines à bosse vise à faire progresser les enquêtes et autres études de conservation scientifiques ayant trait aux baleines à bosse dans leur aire d’alimentation, leur site de reproduction et dans leur chemin de migration. Le congrès a pu dès lors réunir des chercheurs, des scientifiques et des organisations travaillant dans les différents domaines de la recherche et la conservation, la promotion de l’échange d’expertise et de partenariat.

Ils ont été une centaine de participants scientifiques spécialistes des baleines à bosse à se donner rendez-vous à l’île Sainte-Marie lors du dernier Festival des Baleines, coïncidant au Premier Congrès jamais organisé sur ces géants pacifiques de la mer et donc constamment sous la menace de tous les trafics et autres magouilles en tous genres.

Faut-il signaler que la dernière campagne de chasse « industrielle » dans la zone a eu lieu en 1951. Et qu’un moratoire, initié par les Seychelles en 1979, est imposé depuis 1986 dans l’océan Indien et l’activité du Whale Watching (observation de la baleine) s’est progressivement mise en place depuis 25 ans autour de l’île Sainte-Marie. Alors que la baleine à bosse ou « Trozona » est ici un animal sacré que les villageois appellent aussi « Zanahary be » autrement dit « le Grand ancêtre ».

Ceux qui sont à féliciter en premier pour la réussite de cette grande première mondiale et scientifique sont les 5 organisateurs (Dina, Fifou, Anjara, Olivier, Helvia et Raj) dont 2 en plein temps au côté d’une vingtaine de volontaires.

Ainsi que les soutiens de toute part sans lesquels le Congrès n’aurait pu se concrétiser : institutionnel et privé avec une diversité de sponsors nationaux régionaux et internationaux.

Bref, à l’heure du café, s’invitant à la grande fête jamais organisé sur eux, les Baleines se sont laissé voir 14 fois au large durant les 4 jours du Congrès.

Dossier réalisé par Solo RABEFIRINGA