Cela fait quelques temps que la Haute cour constitutionnelle a indiqué aux politiciens, notamment ceux de la présidence et de l’Assemblée nationale d’avancer vers la signature d’un pacte de responsabilité pour assurer la stabilité politique mais également un apaisement dont la population a réellement besoin. Si, au départ, cette décision de la HCC a été critiquée de toutes parts dans la mesure où elle était plus  que juridique, il faut tout de même aujourd’hui avancer vers la concrétisation de cette décision parce qu’elle est tout simplement irrévocable. De ce fait, toutes les parties prenantes devraient se concentrer sur la réalisation de ce pacte mais aujourd’hui, il est vraiment dommage que ce fameux pacte de responsabilité est un peu oublié aux dépens de la campagne électorale. Auparavant, si les députés ont essayé de faire un pas, ou plutôt plusieurs, en direction de la présidence de la République, il semble aujourd’hui que le pacte de responsabilité soit au point mort. En d’autres termes, il n’y a aucune avancée concrète à ce sujet et la population n’est pas censée savoir que des discussions sont toujours en cours dans les coulisses, notamment à propos d’un remaniement du gouvernement en fonction de la vraie majorité parlementaire. Ainsi, c’est la non signature de ce pacte de responsabilité qui fait que la situation actuelle est minée par différentes grèves et manifestations. Pourtant, à entendre le président de la République, ce pacte ne sera jamais finalisé pour la simple raison qu’il a tout simplement sa propre définition de la majorité parlementaire et qu’il est totalement borné. A ce jour, si le calme et l’apaisement ne prévalent toujours pas dans la Grande île, mais surtout dans la Capitale, c’est en partie à cause du chef de l’Etat et de ses partisans qui profitent de la campagne électorale actuelle pour agir et manigancer en coulisse pour monter un projet à l’encontre du pacte de responsabilité. D’un autre côté, les ministres semblent actuellement ailleurs et en état de sommeil profond depuis le début de cette campagne électorale alors que des grèves sont en train de naître un peu partout. L’irresponsabilité des tenants actuels du pouvoir est flagrante et il semble réellement qu’ils n’ont que faire de la situation et des difficultés de la majorité de la population, dont 95% vivent en dessous du seuil de pauvreté selon les récentes données de la Banque mondiale. Les médias, les observateurs et les experts ont déjà indiqué et souligné à maintes reprises que les responsables étatiques actuels sont totalement en déphasage avec la réalité, mais aujourd’hui, ils ont prouvé à la population entière qu’ils sont dans un autre monde où ils peuvent faire tout ce qu’ils leur plaisent sans se soucier des lois ou même du principe de redevabilité ou même de moralité. Si le volet social et la lutte contre la pauvreté ont été mis de côté par le régime actuel, nous allons encore devoir faire face au pire à cause de la loi de finances rectificative qui tuera littéralement la population. Dans quelques temps, tout le monde sera pauvre à Madagascar mis à part les dirigeants et leurs familles qui ne pensent qu’à leurs intérêts particuliers. En effet, aujourd’hui, on nous demande de payer plus de taxes alors que nous devons déjà nous serrer à fond la ceinture à cause du coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. En d’autres termes, les dirigeants nous demandent de cracher le peu d’argent qui nous reste comme s’ils ne connaissaient vraiment pas la dure réalité du quotidien de la majorité de la population. Les tenants du pouvoir sont non seulement complètement irresponsables, mais sont également des « non foutistes » qui ne se préoccupent pas du tout de nous. Jusqu’à aujourd’hui, le président de la République n’a toujours pas réalisé les choses, celles pour quoi il a été élu, l’équipe avec qui il a choisi de travailler est très majoritairement incompétente. De ce fait, ils ne méritent donc pas leur place.

Laza Marovola