Les cartes d’électeurs qui n’ont pas été prises par leurs propriétaires sont déjà en passe d’être redistribuées à des … gens sûrs. Puis, des millions de bulletins uniques, ne comportant aucun numéro de série, sont  en train d’être livrés dans les bureaux de vote. Le tout, sans parler des dernières trouvailles de ce régime, à travers la Ceni-T et le gouvernement, qui  sont d’abord, la liste électorale consultable mais non-révisable et les ministres autorisés à mener campagne aux côtés des candidats du Hvm.

Le régime de Hery Rajaonarimampianina a tout tenté pour démotiver et/ou mettre des bâtons dans les roues des candidats aux communales, notamment ceux du camp d’en face. Des mesures, notes, et autres directives en tout genre, ont été sorties au mépris des lois déjà existant et du code électoral, et cela bien sûr, en faveur des candidats du Hvm et de ses satellites, par exemple, comme le cas de la Mairie d’Antananarivo. Apparemment, les coups bas n’ont  plus suffi pour faire reculer les candidats et au contraire, ils sont nombreux à vouloir évincer les candidats du régime. On sait que les élections de proximité du 31 juillet prochain restent le dernier moyen entre les mains de la population permettant de dénoncer les défaillances et les abus de pouvoir du régime. En tout, ils sont 7321 candidats à concourir pour les 1695 sièges de maire dans tout Madagascar et évidemment, la course est rude bien que la HVM ait pris une avance certaine avec la décision du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation d’opter pour un bulletin unique sans photo ni nom. Mais la victoire est loin d’être gagnée pour les candidats du régime, ce qui a poussé le même ministère à opter pour une nouvelle stratégie dont l’essentiel est de donner le feu vert aux membres du gouvernement et à ceux de l’Assemblée nationale de participer librement à la propagande.

Nouvelles manœuvres

Et on sait aussi les moyens matériels et financiers qu’un ministre a à sa disposition et dont les démembrements de son département s’étendent jusque dans les régions les plus reculées.

Mais comme cela n’assure pas toujours le succès, et d’où de nouvelles manœuvres qui commencent à faire jour. Selon un candidat dans une grande ville de la partie sud de l’île, les bulletins uniques – donc imprimés par la Ceni-T – n’ont pas de numéro  de série. « C’est tout simplement inacceptable mais également dangereux puisqu’il serait facile de bourrer les urnes de bulletins dont la traçabilité est impossible à vérifier. Décidément, l’intention du HVM à frauder les élections est flagrante. Et devant ce fait, aucun réaction ni mesure n’est prise par la Ceni-T. Ce qui fait de cette institution complice de la fraude. La Ceni-T est loin d’être indépendante, elle joue en faveur des candidats HVM », a réitéré le candidat.

Injonction du PM

Pire, le même candidat dénonce des tentatives de détournement de listes électorales pour qu’on puisse les modeler à loisir.

D’un autre côté, un quotidien de la place a dénoncé dans sa parution d’hier que les cartes électorales non-distribuées lors des élections présidentielles et législatives de fin 2013 seraient en train d’être dispatchés dans des … mains sûrs ! Et jusqu’à la tenue des élections, voire même après, beaucoup s’attendent à d’autres manipulations de la part des tenants du pouvoir actuel. D’ailleurs, l’injonction du Premier ministre Jean Ravelonarivo, relayée par le directeur de la communication de la présidence de la République par la suite, spécifiant qu’il faut accepter les résultats, entre justement dans cette optique. D’où la crainte de troubles post électoraux émise, non seulement par les autres candidats et la société civile, mais aussi par les 4 chefs d’Eglise du FFKM depuis cette semaine ! On sait qu’à trop vouloir forcer la marche, ce sont les muscles qui risquent de … péter !

J.L.R – Ralambomamy