Lalatiana Rakotondrazafy – « J’ai l’avantage d’être une authentique « zana-bahoaka »,
Militante de la liberté, et connu par sa franchise sans ….Lalatiana Rakotondrazafy, candidate de l’association Freedom soutenu par le MAPAR ne se focalise pas seulement sur la lutte contre l’injustice mais a surtout un programme bien élaboré pour développer la capitale. Interview !
1 – La majorité de la population, du moins vos fidèles auditeurs, vous connaît, ou plutôt connaît bien votre voix et votre tempérament à travers l’émission « Anao ny Fitenenana » sur la radio Free FM, ce qui n’est peut être pas le cas de nos lecteurs. Pouvez-vous de ce fait vous présenter pour que plus de gens encore puisse se faire une idée de qui est vraiment Lalatiana Rakotondrazafy ? Quel est votre parcours ? Pourquoi la Capitale aurait besoin de vous mais pas d’un autre ?
Juriste de formation, j’ai embrassé la carrière de journaliste parce que depuis le début, j’ai toujours su que le journalisme est un outil formidable pour assouvir ma passion de servir mes concitoyens et mon pays. J’aime la politique dans le sens noble du terme, et c’est ainsi que j’ai choisi l’option sciences politiques à l’université, j’ai reçu mon éducation politique de Herizo Razafimahaleo, d’où mon attachement à des valeurs comme l’éthique politique, le sens du patriotisme et du bien commun. En 2012, j’ai obtenu mon diplôme de Master Business Administration (MBA International Paris), une co-diplômation des universités de Paris Dauphine et Sorbonne. Sinon, cela fait 15 ans que j’évolue dans le milieu journalistique, j’ai réussi à créer ma propre station radio. Il est temps pour moi de mieux m’impliquer sur le terrain. Pourquoi la capitale a besoin de moi plutôt que de quelqu’un d’autre? Parce que je pense tout simplement qu’elle se trouve dans une situation tellement critique qu’il faut quelqu’un de jeune, de dynamique, d’instruit et surtout qui a de la poigne pour la redresser. Je pense en toute modestie répondre à ces profils.
2 – Aujourd’hui, il est clair pour tout le monde que vous vous présentez aux élections communales pour vous occuper des besoins de la population Tananarivienne, mais également pour faire contrepoids face à la machine dictatorial Hvm. Quels sont vos vraies motivations actuelles ?
J’ai l’avantage d’être une authentique « zana-bahoaka », je connais les réalités quotidiennes de mes concitoyens parce que je vis avec eux et parmi eux. Je suis persuadée qu’ils ne méritent pas de vivre dans de telle misère, matérielle comme morale. Et si je peux faire quelque chose pour y remédier, ce serait irresponsable et cruel de ma part de ne rien faire. Contrairement à certains de mes adversaires, moi, je ne fais pas semblant, je me suis déjà battue corps et âmes pour eux durant des années à travers mon émission et plus concrètement à travers l’association Freedom. Mais il faut reconnaitre que la portée de ce combat médiatique est limitée, il me faut m’engager davantage en assumant un mandat exécutif où je peux directement prendre des responsabilités. Je veux travailler pour eux, transformer en actes concrets mes combats quotidiens contre les mauvaises
pratiques des politiciens. Mon atout, c’est que je ne pourrai jamais faire le contraire de tout ce que j’ai prôné des années durant à l’antenne. Je demande aux électeurs à être jugée pour cela.
3 – Pour vous, de quoi à besoin la Capitale ? Qu’est ce qui est urgent et prioritaire ? Qu’est ce qui est prioritaire mais pas urgent? Si vous êtes élue, comment voyez-vous la Capitale à la fin de votre mandat, comment allez vous travailler en sachant que le budget pour les Collectivités Territoriales Décentralisées a été diminué ?
Tout est urgent et prioritaire. Mais la propreté de la ville est la priorité des priorités. Les gens ne méritent pas de vivre dans une capitale aussi sale. J’ai lancé le défi de la rendre propre dans les deux mois qui suivent mon accession à la tête de la mairie. A terme, il faut qu’Antananarivo et donc sa population retrouve sa dignité, cela consiste à pouvoir vivre dans une ville où les inégalités sont réduites, les discriminations en tous genres bannies, les injustices combattues avec ardeur et où les citoyens originaires des autres régions ne se sentent plus comme des étrangers. Une ville où la lutte contre la corruption est acharnée, la transparence et la redevabilité érigées en règles de base de gouvernance. Avec ces valeurs comme base, je peux dire que le véritable développement ne devrait plus être un rêve inaccessible. Pour ce qui est du budget, il y a plusieurs manières de dégager des ressources pour la Commune, rien qu’en appliquant une gestion rigoureuse du budget et en travaillant pour augmenter le taux de recouvrement des recettes de la Commune. Nous avons également plusieurs projets de partenariat public-privé en vue. Cela dit, je m’engage en toutes circonstances à faire régner la transparence dans la gestion de la mairie.
4 – Actuellement, tout le monde sait que Andry Rajoelina vous soutient officiellement, et connaît également comment le président de la République et son équipe haïssent tout ce qui touche de près ou de loin au Mapar et à Andry Rajoelina. Une fois élue, si vous l’êtes (esperons le), il se peut probablement que le régime vous mettra des bâtons dans les roues. Dans ce cas, qu’allez-vous faire concrètement ?
Je remercie effectivement Andry Rajoelina de m’avoir apporté son soutien, au nom de la lutte populaire que nous avons menée ensemble en 2009. Comme je l’ai dit, cette lutte n’a pas encore abouti et il faut que tout le monde se donne la main pour la faire triompher. Pour ce qui est d’éventuels bâtons dans les roues dont vous parlez, j’exhorte tous les dirigeants à être responsables. Il faut que tous œuvrent pour le bien de la population
et moi, je suis déterminée à honorer mon contrat avec les tananariviens s’ils veulent bien me donner leur confiance. Je me battrai ainsi pour qu’ils ne soient pas sacrifiés à l’autel du sabotage politique. Leur droit de choisir le maire qu’ils veulent, qui qu’il soit et quelles que soient ses convictions politiques, doit être respecté. Je n’accepterai jamais que le contraire se produise et je leur promets de m’y opposer de toutes mes forces. Mais je pense que le régime actuel doit réfléchir par deux fois s’il a une quelconque velléité allant dans ce sens, au nom de la stabilité et de l’apaisement que lui-même ne cesse de proclamer urbi et orbi, personne à mon avis, n’a intérêt à ce qu’il y ait un perpétuel bras de fer entre la Commune et le pouvoir central parce que ce dernier tenterait de confisquer les droits de la population tananarivienne à un véritable développement. Mais il faut croire en la sagesse de nos dirigeants.
5 – Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont tous deux été maire de la Capitale avant de devenir président de la République pour le premier, et président de la Transition pour le second. Vous voyez-vous présidente dans quelques années ?
Quand on décide d’entamer une carrière politique, on aspire logiquement à atteindre le sommet. Mais si je suis élue, j’ai un engagement de quatre ans à la tête de la commune et je tiens à le terminer, par respect pour mes
électeurs. A la fin de ce mandat, je demanderai à mes concitoyens s’ils seront satisfaits ou pas de ce que j’aurai accompli et de leur verdict dépendra la suite de ma carrière. Peut être voudront-ils même que je renouvelle mon engagement une deuxième fois, qui sait ? De toutes les façons, je pense qu’il ne faut pas brûler les étapes.
Laza Marovola